Bonnet d’âne pour l’Hexagone

Seuls vingt et un établissements français figurent dans le Top 500 mondial publié par l’université Jiao Tong de Shanghai.

Publié le 7 novembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Etabli par l’université Jiao Tong de Shanghai, le quatrième Top 500 des meilleurs établissements d’enseignement supérieur au monde porte un coup dur au prestige des universités françaises. Seules vingt et une d’entre elles en font partie. Le trio de tête demeure inchangé par rapport à 2005 : Harvard (États-Unis), Cambridge (Royaume-Uni) et Stanford (États-Unis). La première université française – Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie – pointe à la 45e position. Loin derrière, Paris-XI, 64e, perd trois places. Strasbourg-I et l’École nationale supérieure de Paris rétrogradent aussi, respectivement à la 96e et à la 99e place.
Une piètre performance à laquelle s’ajoute l’image désastreuse des universités françaises à l’étranger. « Un accueil pédagogique qui n’est pas personnalisé », « une fragmentation entre les grandes écoles, les universités et les centres de recherche », « des formations ambiguës avec des acronymes incompréhensibles », « un enseignement trop théorique », telles sont quelques-unes des critiques émises à l’occasion d’une table ronde sur « l’image des universités françaises à l’étranger » lors de la conférence des présidents d’université les 16 et 17 mars 2006, à Nantes. Sans oublier l’impact négatif sur l’opinion internationale des manifestations anti-CPE (contrat première embauche), en mars 2006, qui ont paralysé pendant de longues semaines les campus français.
Les universitaires de l’Hexagone dénoncent les critères retenus dans la réalisation du classement : nombre de prix Nobel, de médailles Fields (Nobel de mathématiques) et, surtout, de publications. Car si les universités françaises accusent un grand retard par rapport à leurs homologues nord-américaines en la matière, c’est tout simplement parce que les enseignants chercheurs qui en sont issus, quand ils signent des articles dans des publications scientifiques internationales, font beaucoup plus souvent référence au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), auquel ils appartiennent, plutôt qu’à leur université d’origine.
Autre problème de taille : le morcellement des universités françaises. Parce qu’ils n’ont pas su profiter de leurs synergies, ces établissements peinent aujourd’hui à figurer en bonne place. Certains d’entre eux ont néanmoins fini par conjuguer leurs efforts. C’est le cas des écoles et des universités de Grenoble, qui se présentent désormais sous une bannière commune sur la scène internationale. Une démarche qui a fait des émules. En juillet 2005, c’est au tour des universités parisiennes de créer une nouvelle alliance, Paris Universitas, qui rassemble Paris-III-Sorbonne-nouvelle, Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, Paris-IX-Dauphine, l’ENS et l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Dans le même esprit, certaines universités françaises sont favorables aux rapprochements européens pour faire face à l’écrasante domination des États-Unis. De son côté, le gouvernement français a prévu d’ajouter, cette année, 1 milliard d’euros supplémentaires au budget de l’enseignement supérieur et de la recherche, le portant à 21 milliards d’euros.
Mais le tableau de l’enseignement supérieur français n’est pas totalement sombre. Ainsi, les écoles de commerce, dont le petit nombre d’étudiants et le faible potentiel en matière de recherche ne leur permettent pas de figurer dans le classement, tirent leur épingle du jeu dans le palmarès 2006 des meilleurs masters de management européens établi par le Financial Times. Dans ce classement, les françaises font la course en tête. Sept des grandes écoles de l’Hexagone occupent les dix premières places, HEC Paris confirmant son leadership d’année en année.

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