Bagdad, capitale de la mort
Américains et civils pris sous le feu croisé des milices et des insurgés.
La présence des troupes américaines en Irak joue-t-elle un rôle stabilisateur ou aggrave-t-elle le conflit ? À cette question, posée par l’institut de sondage World Public Opinion, les Irakiens sont trois fois plus nombreux à répondre qu’elle aggrave le conflit qu’à juger qu’elle joue un rôle stabilisateur. Même s’il y a deux fois plus d’Américains que d’Irakiens qui pensent qu’elle joue un rôle stabilisateur, une nette majorité d’Américains considère qu’elle aggrave le conflit.
« Notre objectif est la victoire, déclarait le président George W. Bush dans sa dernière causerie à la radio. Ce qui change, c’est la tactique que nous utilisons pour atteindre cet objectif. » Reste qu’avec plus de cent morts dans les rangs américains, le mois d’octobre aura été l’un des plus sanglants de la guerre. Mais le plus inquiétant pour les responsables militaires est que la situation à Bagdad leur échappe chaque jour davantage. Comment pacifier le pays si Bagdad est en feu ? Les troupes américaines sont, avec les forces irakiennes, prises sous le feu croisé des milices religieuses – sunnites et chiites – antagonistes, des escadrons de la mort, des insurgés et des bandes criminelles.
La nature même de la guérilla urbaine rend inopérante la supériorité technologique des Américains, qui ne peuvent évidemment pas faire appel à l’aviation. Aucun accord politique n’est en vue pour le désarmement des milices. Les forces irakiennes sont infiltrées par les insurgés et parfois complices. Pour les civils, impuissants, Bagdad devient la capitale de la mort.
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