Un havre de culture à Bamako

Rénové et agrandi, le nouveau Musée national du Mali est inauguré le 11 octobre. Visite d’un établissement sans équivalent dans la sous-région.

Publié le 6 octobre 2003 Lecture : 2 minutes.

Une monumentale porte d’entrée en pierres taillées roses, haute de plusieurs mètres, des bâtiments couleur ocre au milieu d’un parc de quatre hectares, le nouveau Musée national du Mali, havre de paix en plein coeur de Bamako, séduit d’emblée. Et revendique, dixit son directeur Samuel Sidibé, le titre de « plus grand musée d’Afrique de l’Ouest ». Deux ans de travaux, financés par l’Union européenne, ont permis de faire passer la superficie de 400 à 1 700 m2. Sur les plans d’un architecte français, les deux anciennes salles, construites en 1980, ont été entièrement réaménagées alors que deux nouveaux bâtiments ont été édifiés.
Pourquoi investir dans la construction d’un établissement d’une telle envergure alors que les priorités peuvent sembler ailleurs ? Parce que « l’Afrique ne pourra construire son avenir qu’en ayant foi en elle-même » et que la construction de l’identité et le sentiment de fierté vis-à-vis de sa culture sont indispensables, explique Samuel Sidibé. D’où, conclut-il, l’extension du musée « pour en faire un lieu où les Bamakois peuvent se reconstruire une image ».
Une image liée au passé, tout d’abord, que l’on découvre dans les deux salles rénovées. Celles-ci accueillent les collections archéologiques du delta intérieur du Niger, des régions de Tombouctou et de Gao, du sud du Mali et du pays tellem (la civilisation qui a précédé celle des Dogons) ainsi que les objets d’art rituels (sculptures et masques).
Une image plus contemporaine ensuite, dans les deux nouvelles salles. L’ambition ici est d’ouvrir le musée aux cultures populaires et aux nouvelles formes de création. D’où le choix, pour la première des deux salles, du textile en exposition permanente. Bazins multicolores, bogolans, indigos… le visiteur découvre la diversité des matières, des motifs et des techniques. La seconde salle est consacrée aux manifestations temporaires et accueillera en 2004 une grande exposition sur les cultures contemporaines d’Afrique de l’Ouest. D’ici là, le lieu sera utilisé pour les Ves Rencontres de la photographie africaine, qui se tiennent à Bamako à partir du 20 octobre.
Grâce à ces nouveaux aménagements aux normes de sécurité renforcées et à ses salles climatisées, le musée espère pouvoir intégrer les réseaux de prêts et d’échanges internationaux. Jusqu’alors, il accueillait essentiellement des groupes scolaires. Samuel Sidibé ambitionne de séduire des publics nouveaux par l’organisation de manifestations telles que des concerts ou des défilés de mode.

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