Sondages : Bush-Blair six mois après

Publié le 6 octobre 2003 Lecture : 2 minutes.

Six mois après la chute de Bagdad, le 9 avril 2003, le couple Bush-Blair déchante lourdement. Si l’élection présidentielle avait lieu ces jours-ci, le premier ne serait même plus assuré de retrouver la Maison Blanche. Un sondage du 23 septembre donnait son nouvel adversaire démocrate, le général Wesley Clark, gagnant par 49 % des voix, contre 46 %. La popularité de George Walker Bush est au plus bas depuis son élection : une
enquête NBC/The Wall Street Journal n’a recueilli, fin septembre, que 49 % d’opinions favorables. Deux autres sondages Gallup/CNN et Zogby ne dépassaient pas les 50 %.
Le Congrès voit d’un très mauvais il la demande de 87 milliards de dollars (79 milliards d’euros) de crédits supplémentaires présentée par l’administration. Les parlementaires
ne font d’ailleurs qu’exprimer le sentiment général au sujet de cette demande de crédit. Un autre sondage NBC/The Wall Street Journal révèle que 51 % des Américains y sont opposés, et 41 % seulement favorables.
Le rappel probable de réservistes pour renforcer la présence militaire en Irak ne sera pas non plus une mesure populaire. Quant à l’affaire Joseph Wilson, qui a éclaté en
milieu de semaine dernière, même si elle est moins grave que le suicide du conseiller scientifique David Kelly en Grande-Bretagne, elle n’améliorera pas l’image de l’administration. Une fuite a révélé que son épouse, Valerie Plame, était un agent de la CIA. Wilson est cet ambassadeur qui fut envoyé au Niger pour vérifier si Saddam Hussein y avait acheté de l’uranium enrichi. Il avait conclu que non. Wilson est convaincu qu’on lui en a voulu de l’avoir dit publiquement et que cette fuite est sa punition.
Les choses ne se présentent guère mieux pour Tony Blair. Certes, le 30 septembre, le Premier ministre s’est fait longuement acclamer par les délégués du Parti travailliste
réunis à Bornemouth. Et il profite encore de la faiblesse des conservateurs. Un sondage, réalisé entre le 11 et le 16 septembre par l’institut Mori pour le Financial Times, donne 9 points d’avance au Labour sur les tories dans les intentions de votes certaines, si le parti est conduit par Blair. Mais ce même Labour aurait 15 points d’avance si son leader
était le ministre des Finances Gordon Brown.
Une autre enquête du FT montre à quel point le prestige personnel de Blair est atteint. À la question « Pensez-vous qu’il serait temps de passer la main ? », 50 % des personnes
interrogées ont répondu « oui » et 39 % « non », avec 11 % d’indécis.
Le Premier ministre a déclaré, le 28 septembre à la BBC-TV, avec des accents cornéliens :
« Nous sommes fiers de ce que nous avons fait en Irak, et je referais exactement la même chose s’il le fallait. » Mais l’opinion ne suit plus. À la question d’une enquête NOP/The
Independent : « Compte tenu de ce que vous savez maintenant, pensez-vous que Tony Blair a menti à la nation sur la menace posée par l’Irak ? », 59 % des personnes interrogées ont répondu « oui », 29 % « non », avec 12 % de « ne sait pas ».

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