Quand le FLN éternue…
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Un tribunal d’Alger a interdit, le 2 octobre, à la direction du Front de libération nationale (FLN) d’organiser un congrès extraordinaire pour désigner son candidat à l’élection présidentielle d’avril 2004. Raison invoquée : une partie de la base conteste la légitimité du secrétaire général du parti, Ali Benflis. L’ex-parti unique réplique aussitôt en demandant à ses ministres de la coalition de se retirer. Sur les sept ministres concernés, trois se sont pliés à la décision du bureau politique. Plus inquiétant que ridicule.
Ce qui se trame aujourd’hui autour du FLN est particulièrement dangereux. Non pas qu’il s’agisse là d’une première, le FLN est habitué aux convulsions de toutes sortes qu’engendrent les batailles pour son contrôle. Un an après sa création (le 1er novembre 1954), le congrès de la Soumam avait manqué de dégénérer. Quelques années plus tard, la question de la primauté de l’Intérieur (les maquis) sur l’Extérieur (la direction politique du mouvement de libération) avait provoqué des purges meurtrières. À la veille de l’indépendance, la bataille entre l’état-major et le gouvernement provisoire « croquait » ce que sera l’Algérie libérée du joug colonial. Après l’indépendance, la course au pouvoir engendrait un début de guerre civile. Le 19 juin 1965, un « redressement révolutionnaire » (en fait un putsch) réduisait le FLN à une simple vitrine politique pour l’armée des colonels.
Depuis les émeutes d’octobre 1988, acte fondateur du multipartisme, le FLN s’est habitué aux coups d’État « scientifiques », aux virages politique à 180° (oscillant entre réconciliateurs et éradicateurs). Mais malgré son histoire agitée, ses querelles de chapelles, ses clans qui se heurtent, le FLN reste une redoutable machine électorale. C’est sans doute ce qui explique que des gens aussi sensés que Bouteflika et Benflis se donnent en spectacle tout en mettant en danger la stabilité des institutions, une stabilité si chèrement payée, après les coups de boutoir de l’insurrection islamiste durant les années 1990.
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