Les milliards de la reconstruction
George W. Bush aura ses milliards de dollars. Le 30 septembre, la commission des attributions budgétaires du Sénat, contrôlée par les républicains, a approuvé la rallonge réclamée par le président américain pour les opérations en Irak et en Afghanistan. La part qui doit revenir au soutien des troupes – 66,7 milliards – ne fait pas débat. Reste les 20,3 milliards destinés à la reconstruction irakienne : côté démocrate, des voix s’élèvent pour réclamer qu’ils soient retirés du projet de collectif budgétaire et que soient proposés, à la place, des prêts garantis sur les futurs revenus pétroliers du pays. Une idée à laquelle s’opposent l’administration Bush et les républicains. Le système, assurait le sénateur John McCain (Arizona) le 29 septembre, « renforcerait les arguments de ceux qui accusent les États-Unis d’être intervenus militairement en Irak pour contrôler son pétrole ».
Peut-être, reconnaît-on dans le camp démocrate, mais la Maison Blanche sacrifie les programmes sociaux américains pour une reconstruction dont les modalités ne font pas l’unanimité. Sans un solide dispositif législatif, murmure-t-on à Washington, les milliards injectés par les contribuables pourraient bien être gaspillés dans des contrats peu convaincants mais passés avec des firmes politiquement bien placées, telles que Bechtel (construction et ingénierie) ou Halliburton (recherche pétrolière). Montré du doigt pour ses liens passés avec Halliburton (voir J.A.I. n° 2203) – il l’a dirigée entre octobre 1995 et août 2000 -, le vice-président Dick Cheney a publiquement nié, à la mi-septembre, avoir conservé des « intérêts financiers » avec la société. En omettant de mentionner, soulignait le New York Times le 1er octobre, les 367 690 dollars de stock-options qu’il détient toujours à titre de « compensation différée ».
La veille, le même New York Times mettait aussi en lumière les liens qui unissent certains hommes d’affaires au président Bush. Plusieurs d’entre eux ont créé, en mai, la société New Bridge Strategies, qui conseille les entreprises souhaitant faire des affaires en Irak. À sa tête, on trouve Joe Allbaugh, directeur de campagne de George W. lors de l’élection de 2000, épaulé par Edward Rogers Jr. et Lanny Griffith, deux anciens assistants de Bush. La compagnie n’hésite d’ailleurs pas à mettre en avant, sur son site Internet, cette relation haut placée. Dans le même temps, ses dirigeants soulignent qu’ils n’ont pas l’intention de décrocher des contrats, mais juste de servir d’intermédiaires.
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