Le sauna sur la sellette

Publié le 6 octobre 2003 Lecture : 1 minute.

Dans son dernier numéro en date du 6 octobre, le bimensuel américain Fortune s’inquiète pour l’avenir du sauna de Finlande. Là-bas, c’est une institution. Pour une population d’un peu plus de 5 millions d’habitants, on en compte 2 millions. Le Parlement a son sauna, ainsi que la résidence du président et celle du Premier ministre. Nokia, le numéro un mondial des téléphones portables, en a installé dans tous ses locaux. Soucieux de ménager son grand voisin, le président Urho Kekkonen recevait régulièrement les apparatchiks soviétiques dans son sauna. Les dirigeants d’entreprise y tiennent des séances de travail, nus comme des vers, en se fouettant de temps à autre avec des branches de bouleau, pour la circulation, après s’être roulés, dehors, dans la neige. Pour eux, c’est aussi normal que de se laver les dents.
Mais peut-on proposer un tel rituel à des visiteurs étrangers ? Le président de Nokia, Päivyt Räisänen, lui-même, s’interroge : « Nous recevons des clients et des associés venus des quatre coins du monde. Même si le sauna a pour eux une touche exotique, ils ne sont pas préparés à négocier des contrats tout nus. »
Autre argument : les saunas ne sont pas mixtes. Or, en Finlande, près de la moitié des femmes travaillent. Le sauna, disent les féministes, est une atteinte à la parité. La deuxième entreprise du pays, le fabricant de papier Stora Enso, estimait dans un rapport interne en 2002 que le sauna et les parties de chasse à l’élan étaient des graves obstacles à l’avancement des femmes…

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