Kagamé, plus fort que jamais
Publié le 6 octobre 2003 Lecture : 1 minute.
Sans surprise, la coalition formée autour du parti du président Paul Kagamé a obtenu la majorité absolue des 80 sièges à la Chambre des députés. Selon les résultats communiqués le 3 octobre, Le Front patriotique rwandais (FPR) et les quatre partis réunis autour de lui ont remporté 40 sièges sur les 53 attribués au suffrage universel direct. Sur les 27 autres, 24 étaient réservés aux élues des associations féminines, 2 à des jeunes élus par le Conseil national de jeunesse, et 1 à un représentant des associations de personnes handicapées. Or l’un des élus de la jeunesse est membre du FPR.
C’est la première fois dans l’histoire du Rwanda, indépendant depuis 1962, que des députés étaient désignés au suffrage universel direct. Reste que le paysage politique est encore loin d’être aussi pluriel qu’il en a l’air. La coalition pro-Kagamé a remporté 73,8 % des voix, devançant largement le Parti social-démocrate (PSD, dirigé par l’ancien président de l’Assemblée nationale, Vincent Biruta), crédité de 12,31 %, et le Parti libéral (PL, 10,56 % des voix). Et il n’est pas exclu que ces deux formations puissent intégrer un gouvernement d’union nationale. Les deux autres listes n’ayant pas dépassé le seuil de 5 % des voix, elles ne seront pas représentées à l’Assemblée. Quant aux adversaires les plus virulents du FPR, ils étaient absents de la compétition. Parmi eux se trouvaient notamment Célestin Kabanda, ex-président du Mouvement démocratique républicain (MDR), formation à dominante hutue interdite en mai dernier pour « divisionnisme ».
Élu président de la République le 25 août avec 95 % des voix, Paul Kagamé dispose donc d’une Chambre des députés dévouée à sa cause. La page de la transition semble désormais tournée, avec toutes les conséquences que cela implique. À partir de maintenant, le pouvoir ne pourra plus invoquer le régime d’exception pour justifier ses décisions. Y compris les plus impopulaires.
