Faut-il mourir pour Tindouf ?
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Il faudrait maintenant un miracle ou, ce qui revient au même, de la part des dirigeants, une force d’âme peu commune pour que le Maghreb échappe à une nouvelle série de convulsions. Entre Oujda et Tindouf, deux armées sont face à face, au bord de l’affrontement. Si demain une guerre éclate à la frontière algéro-marocaine, c’est qu’Alger ou Rabat l’aura voulu ou s’y sera laissé entraîner.
Quelles sont les données du problème ? Rabat, depuis des années, réclame une rectification de frontières. Tout indique que sa demande a des justifications et qu’elle doit être examinée un jour ou l’autre, le plus tôt étant le mieux. Mais Rabat a patienté des années. Il peut attendre quelques semaines ou quelques mois. Récupérer des arpents de terre, c’est bien. Le faire par la guerre, même si ces arpents sont nombreux et miniers,
relèverait de conceptions qui, pour le monde civilisé, en tout cas, ont été enterrées avec Hitler.
Vouloir ressusciter ces conceptions quand on a signé la Charte des Nations unies et celle de l’OUA, quand on se réclame du Maghreb, serait une faute. C’est toujours une faute d’engager une épreuve militaire ou de s’y laisser engager avant d’avoir épuisé tous les recours. De jeunes États qui, malgré leur dénuement, consacrent des dizaines de milliards à leurs armées peuvent être tentés de faire usage de ces dernières. Qu’ils prennent garde, vainqueurs ou vaincus, les militaires d’aujourd’hui sont plus dangereux pour
l’État après une guerre qu’avant.
Il faut éviter la guerre. Il faut éliminer le risque d’un accident pouvant y mener. Pour cela, d’abord éloigner les armées l’une de l’autre, dégarnir les frontières au lieu de les occuper. Alger n’étant pas en position de négocier sur le fond, il faut ensuite convenir que la négociation s’ouvrira dès qu’Alger aura résolu son problème intérieur. Enfin, sachant que les deux parties ne pourront résoudre leur différend en tête à tête, il est nécessaire qu’elles s’entendent sur un arbitrage.
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