D’où vient la fuite ?

Publié le 6 octobre 2003 Lecture : 2 minutes.

L’entourage de George W. Bush aurait-il délibérément révélé l’identité – supposée secrète – d’un agent de la CIA ? Le département de la Justice a lancé une enquête criminelle le 30 septembre afin de découvrir qui a informé l’éditorialiste du très conservateur magazine sur Internet Townhall.com. Le 14 juillet 2003, Bob Novak consacre son article à l’affaire des éventuels achats d’uranium au Niger par Saddam Hussein. Et écrit, en substance, que l’ancien diplomate – démocrate – Joseph Wilson put enquêter sur ce sujet en février 2002 grâce à l’intervention de son épouse : « Valerie Plame est un agent opérationnel de la CIA qui travaille sur les armes de destruction massive », affirme-t-il alors.
Comment l’a-t-il appris ? « Au cours d’une longue conversation avec un haut responsable de l’administration », explique-t-il dans un éditorial du 1er octobre. Il nie, par conséquent, les allégations du Washington Post, qui affirme que l’information a été donnée à cinq autres journalistes. Mais que eux auraient refusé d’en faire état. « C’est un secret de polichinelle à Washington, ajoute Novak en guise de justification. On sait que la femme de Joe Wilson travaille à la CIA et il suffit d’ouvrir le Who’s Who pour connaître son nom de famille ». Peu importe qu’elle use d’une « couverture » pour travailler anonymement sur le terrain ou qu’elle soit simplement analyste dans un bureau, l’Agence de renseignements américaine déteste que le nom d’un des siens soit affiché dans les journaux. D’une part, sa carrière est ruinée, d’autre part, c’est inquiétant pour tous les autres agents, infiltrés ou non dans des domaines sensibles. L’histoire est donc grave. L’auteur de la fuite risque dix ans de prison et 50 000 dollars d’amende.

C’est surtout une aubaine pour les adversaires politiques du président Bush. Le scandale arrive au moment où son administration est sous le feu des critiques pour sa gestion de l’après-guerre en Irak et son incapacité à mettre la main tant sur Saddam Hussein que sur ses armes de destruction massive. Bien sûr, Bob Novak ne livre pas ses sources, mais Karl Rove, conseiller politique du président – et spécialiste des coups tordus – est l’un des premiers mis en cause. A-t-il organisé la fuite ? C’est l’opinion de Joe Wilson, qui y voit une « vengeance » après son article du New York Times intitulé « Ce que je n’ai pas trouvé en Irak », et un moyen de pression pour dissuader quiconque souhaiterait dire ce qu’il sait à propos du déclenchement de la guerre.

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