Chronique d’un best-seller annoncé
Publié le 6 octobre 2003 Lecture : 1 minute.
L’arrivée en librairie d’un ouvrage de Gabriel García Márquez est toujours un événement. Dans les pays francophones, tous les livres, ou presque, de l’écrivain colombien connaissent le même succès. Le premier d’entre eux, Cent Ans de solitude (Le Seuil, 1968), a été le plus vendu : 215 000 exemplaires en grand format, 800 000 dans la collection Points. Chez Grasset, où a été publiée la totalité des traductions suivantes, L’Amour au temps du choléra, sorti en français en 1987, s’est vendu à 180 000 exemplaires et De l’amour et autres démons à 130 000. Au Livre de poche, dont le catalogue propose neuf titres de García Márquez, la palme revient à Chronique d’une mort annoncée : 400 000 exemplaires.
Nul doute que Vivre pour la raconter, mis en vente le 21 octobre, suscitera un engouement comparable. Comme le souligne le magazine Livres Hebdo dans son édition du 26 septembre, ce premier volume d’une trilogie autobiographique, paru en Espagne l’an dernier, est précédé d’une réputation flatteuse. Les talents de conteur du Prix Nobel 1982, longtemps journaliste, s’y déploient dans toute leur splendeur. Si le livre retrace les vingt-sept premières années de la vie de García Márquez, depuis sa naissance en 1927 jusqu’à son entrée à El Espectador, le grand quotidien de Bogotá, en 1954, il n’est pas bâti sur un plan strictement chronologique, l’auteur procédant à de fréquents allers et retours dans le temps. Les passages les plus pittoresques sont ceux où il évoque sa famille, notamment son grand-père officier et son père pharmacien, aussi fantasques l’un que l’autre. Pour les aficionados, plusieurs des romans et nouvelles de « Gabo », parfois relativement autobiographiques, s’éclaireront d’un jour nouveau à la lecture de ces pages.
Vivre pour la raconter, de Gabriel García Márquez, traduit de l’espagnol (Colombie) par Annie Morvan, Grasset, 608 pp., 22 euros.
