Afrique du Sud contre Afrique du Nord

Publié le 6 octobre 2003 Lecture : 2 minutes.

Mardi 30 septembre, dans l’amphithéâtre de la Fédération internationale de football association (FIFA), sur les hauteurs de Zurich. L’acteur Omar Sharif s’adresse au maître des lieux : « Monsieur Blatter, en 1997, vous étiez venu en Égypte pour les Championnats du monde des moins de 17 ans et vous n’étiez alors que secrétaire général de la FIFA. Une année après, vous êtes élu président. En 2010, vous reviendrez en Égypte, vous serez encore à la tête de la FIFA. Que pourrions-nous alors vous offrir ? Un sceptre de pharaon. Vous serez le dernier des pharaons ! » L’assistance applaudit, Joseph Blatter boit du petit-lait, heureux au milieu de « ses » Africains. Plus tard, il étreindra longuement Saadi Kadhafi, le fils du Guide libyen. Cette envolé lyrique de l’artiste clôturait la présentation du dossier de candidature de son pays à l’organisation de la Coupe du monde 2010.
Quatre autres pays africains étaient en piste, le Nigeria ayant déclaré forfait la veille, faute d’appui gouvernemental. C’est l’Afrique du Sud qui ouvrit le bal. Les porte-drapeaux Irvin Khoza et Danny Joordan se lancèrent dans une présentation qui en impressionna plus d’un par sa clarté et sa précision : treize stades proposés, dont huit d’ores et déjà fonctionnels, garanties légales et contrats financiers conformes aux exigences de la FIFA, réseaux de télécommunications et de transports et infrastructures hôtelières de haut niveau, engagements sécuritaires… Le tout ponctué par deux messages. Le premier, politique, du président Thabo Mbeki, axé sur l’Union africaine et le Nepad, « moteurs de la renaissance africaine ». Le second, tout en humanisme, de Nelson Mandela, entouré de la star anglaise David Beckham.
Les quatre pays nord-africains insistèrent pour leur part sur leurs principaux atouts : la proximité avec l’Europe, l’ouverture économique, la tradition d’hospitalité, la stabilité politique, la sécurité, l’équilibre social et l’enthousiasme populaire. Le président de la fédération tunisienne, Hamouda Ben Ammar, se livra à un plaidoyer en faveur du projet de coorganisation tuniso-libyen (les Libyens ont annoncé 9 milliards de dollars pour édifier huit stades). En guise de réponse, le président de la FIFA invoqua les règlements de l’institution, qui prévoient la candidature d’une seule association nationale. Blatter, qui ne ferme plus la porte à cette possibilité, assura qu’il la soumettrait aux vingt-quatre membres du comité exécutif, qui devront en étudier le principe et la faisabilité. Cet examen n’interviendra pas avant le 31 mars 2004, date de la fin de l’évaluation des candidatures par la commission ad hoc de la FIFA et de la remise du rapport du groupe d’inspection. Reste que, depuis la cérémonie de Zurich, l’Afrique du Sud mène plus que jamais aux points devant une Afrique du Nord en ordre dispersé.

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