Qui sont les ravisseurs ?

Publié le 7 septembre 2004 Lecture : 1 minute.

Ils se réclament de l’Armée islamique en Irak, un groupe radical local plus proche idéologiquement d’Al-Tawhid wal Jihad du Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui que des groupes nationalistes irakiens. Outre leur radicalisme religieux, ils se caractérisent par leur cruauté : ils ont déjà revendiqué plusieurs assassinats, dont ceux de quatre Américains, le 31 mars, à Fallouja, à l’ouest de Bagdad, du journaliste italien Enzo Baldoni et, auparavant, de deux ouvriers pakistanais qui travaillaient pour les forces d’occupation. Ils ont également revendiqué l’enlèvement, le 4 août dernier, d’un diplomate iranien, Fereydoun Jahani, dont on est toujours sans nouvelles. De tous ceux qu’ils ont kidnappés, ils n’ont relâché, avant le 3 septembre, qu’un camionneur philippin, début juillet, après que le gouvernement de son pays eut accepté de retirer ses cinquante soldats déployés en Irak, et un chauffeur irakien.
La France n’ayant pas de troupes en Irak, les ravisseurs ne pouvaient avancer de revendications nationalistes. Mais en exigeant l’abrogation de la loi française interdisant les signes religieux à l’école, ils se sont isolés au sein de la résistance et coupés de son aile sunnite, qui apprécie la politique irakienne de Paris. Leur position était devenue d’autant plus intenable qu’en s’en prenant ainsi à la France, ils ont servi, à leur insu, les intérêts américains. L’incohérence de leur démarche a laissé planer des soupçons sur l’homogénéité de leur groupe : sont-ils infiltrés, donc manipulés, par des services de renseignements étrangers ? Et si oui, lesquels ?

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