Peut encore mieux faire

Proposant des séjours bon marché, le pays est la première destination balnéaire du Maghreb… mais la dernière au niveau des recettes.

Publié le 7 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Envie de vacances en septembre dans une station balnéaire du Bassin méditerranéen. Quel pays choisir ? Pour connaître le meilleur rapport qualité/pays, on peut consulter le catalogue du Club Med sur Internet. En Grèce, le village de Mare Nostrum affiche un prix de 690 euros la semaine et celui de Kos est à 795 euros. En Italie, golfe de Tarente comme Kamarina en Sicile sont à 650 euros. En France, Sant’ Ambrogio en Corse est à 590 euros. En Turquie, Palmiye est à 730 euros. El Gouna-Hurghada en Égypte affiche 840 euros. Au Maroc, le Smir de Tanger est à 590 euros et Agadir à 830 euros. En Tunisie, le village Byssatis de Monastir-Bekalta est à 390 euros, Nabeul à 530 euros et Djerba la Douce à 740 euros.
Va donc pour la Tunisie, c’est là que l’on trouve les prix les plus doux parmi les sept pays consultés. Fort de son avantage tarifaire, le pays est la première destination balnéaire de la rive sud de la Méditerranée. Prenons les chiffres de 2002, les derniers qui soient disponibles pour une comparaison. La Tunisie a reçu 5,06 millions de touristes, le Maroc 4,19 millions, et l’Égypte 4,91 millions. En matière de recettes, la Tunisie est au contraire la dernière avec 1,42 milliard de dollars, contre 3,76 milliards pour l’Égypte et 2,15 milliards pour le Maroc. Selon une étude de la Banque mondiale publiée en 2002, la Tunisie, avec 47 dollars, a le niveau de recettes, par nuitée hôtelière, le plus bas de l’ensemble du Bassin méditerranéen, alors que la Turquie est à 256 dollars, l’Égypte à 126 dollars, la Grèce à 199 dollars, et le Maroc à 188 dollars.
Première destination au sud de la Méditerranée, la Tunisie n’arrive pas, non plus, à tenir la comparaison avec les pays de la rive nord. Ses recettes annuelles sont plus de vingt fois inférieures à celles de l’Espagne, six fois inférieures à celles de la Grèce ou de la Turquie.
Elle reçoit, en outre, dix fois moins de visiteurs que l’Espagne, trois fois moins que la Grèce, plus de deux fois moins que la Turquie (voir tableau ci-dessus). En fait, le tourisme tunisien, bien que très compétitif, ne représente pas plus de 2 % de parts de marché (en nombre de visiteurs) en Méditerranée. Or cette zone géographique constitue la première destination touristique mondiale, avec près de 30 % de la clientèle et presque autant pour les recettes. Cela veut dire que les atouts du pays ne sont pas suffisamment valorisés pour conquérir une part de marché plus importante, surtout chez les Européens, qui constituent, en année normale, plus des deux tiers des visiteurs. Or cela est possible. Quoi qu’on dise sur la « monoculture » du balnéaire, les 1 200 kilomètres de côtes tunisiennes méritent d’être davantage mises en valeur, tout en développant les produits culturels, sportifs, et surtout saharien avec un désert qui attire nombre de touristes. Sa capacité d’accueil, de 222 000 lits en 2003, représente près du double de celle du Maroc. Le complexe d’accueil est composé de près de 43 % d’hôtels quatre et cinq étoiles récemment construits.
Le Club Med ne s’y est pas trompé. Durant les cinq dernières années, il a investi en Tunisie près de 100 millions de dinars pour la rénovation de ses trois villages de Djerba, Nabeul, et Byssatis (à Bekalta). « La Tunisie est l’une des meilleures destinations de la Méditerranée », a confié Henri Giscard d’Estaing, président du directoire du groupe, après un entretien en juillet avec le ministre tunisien du Tourisme Abderrahim Zouari.

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