Ni paix ni guerre

Publié le 7 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Les négociations entre le gouvernement soudanais et les rebelles du Darfour, entamées le 23 août dans la capitale nigériane, Abuja, se poursuivent cahin-caha. Les deux parties sont parvenues, le 1er septembre, à un accord sur la protection humanitaire du million de personnes déplacées. La Libye, engagée aux côtés de l’Union africaine (UA) dans le rôle de « facilitateur », a garanti l’ouverture de la route permettant le transport de l’aide par le nord de la région. En raison des pluies, les pistes du Sud et de l’Ouest sont difficilement praticables pour les convois des agences internationales.
Les discussions achoppent toujours sur les questions de sécurité. L’UA a obtenu un accord de principe : le doublement de la force de protection attachée à sa Commission de surveillance du cessez-le-feu. Elle souhaiterait à présent voir son mandat transformé en mission de maintien de la paix, ce qui lui permettrait d’intervenir militairement lors des heurts entre Djandjawids (milices arabes soutenues par Khartoum) et rebelles.

Les accrochages persistent, en effet, toujours aussi meurtriers. Le 26 août, l’attaque du village de Yassin près de Nyalla (sud du Darfour), qui aurait fait plus de soixante-dix morts, a été attribuée aux forces gouvernementales.
Elle a provoqué le départ momentané des rebelles de la table des négociations et déclenché une enquête de l’UA. Le 30 juillet dernier, les Nations unies avaient donné trente jours aux autorités pour démontrer leur volonté de mettre un frein aux attaques des Djandjawids et de favoriser l’accès des organisations humanitaires à la région, sous peine de sanctions économiques et diplomatiques.
Dans son rapport du 2 septembre, Jan Pronk, l’envoyé de l’ONU au Darfour, a estimé que les avancées étaient réelles sur le plan humanitaire, bien que les milices paraissent de plus en plus incontrôlables et fortement armées.

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Khartoum échappe donc, pour le moment, aux sanctions. Au grand regret du représentant de l’administration américaine, John Danforth, qui ne les aurait pas vu s’appliquer sans déplaisir : de telles mesures satisferaient en effet le Black Caucus américain, au Congrès. Ce lobby, persuadé que les massacres au Soudan constituent un génocide perpétré par les « Blancs » à l’encontre des Noirs, représente nombre de voix que le président sortant George W. Bush aimerait voir tomber dans son escarcelle…

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