Nouvel An au Maroc : Omicron brise les espoirs d’enjaillement
Face à la propagation du nouveau variant du Covid-19, le gouvernement marocain vient d’annoncer des mesures restrictives radicales, à quelques jours des festivités de fin d’année.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 21 décembre 2021 Lecture : 2 minutes.
Au rythme des ressacs de vagues de coronavirus différemment dénombrées d’un pays à l’autre, les citoyens se demandent combien de convives sera-t-il raisonnable de réunir autour du foie gras de la Saint-Sylvestre, et si l’accolade de minuit devra se faire par phalanges interposées. Si la progression de la vaccination devrait censément rassurer –même variablement d’une contrée à l’autre–, l’émergence et la circulation du variant Omicron, particulièrement contagieux, vient jouer les trouble-fêtes… de fin d’année.
Si le Maroc est présenté comme un pays du continent très avancé dans sa campagne de vaccination – environ deux-tiers de la population ont reçu deux doses de vaccins –, l’État n’entend pas baisser la garde. Alors que les autorités avaient annoncé, dès le 15 décembre, la détection d’un premier cas d’infection au variant Omicron, des médias lapidaires annoncent ce qui ressemble à une prohibition des festivités du 31 décembre.
Le communiqué officiel a précisément annoncé les mesures suivantes pour la nuit du 31 décembre 2021 au 1er janvier 2022 : « Interdiction de toutes les célébrations du Nouvel An, interdiction d’organiser des soirées et programmes spéciaux dans les hôtels, restaurants et établissements touristiques, fermeture des restaurants et des cafés à 23h30, couvre-feu nocturne dans la nuit du Nouvel An de 00h00 à 06h00 ».
Covid-22 ?
Le 4 décembre, c’était la prohibition de tous les festivals et grandes manifestations culturelles et artistiques qui avait été annoncée. Quant aux frontières qui avaient été partiellement rouvertes, elles devraient être à nouveau fermées, à compter de ce jeudi, sauf pour les vols spéciaux de rapatriement, notamment vers l’Europe.
Plutôt radicales, les mesures n’empêcheront pas des échanges de vœux dans un cadre strictement privé, tant que personne ne circule sur la voie publique pendant les six premières heures de l’année. À ceux qui hurlent aux décisions liberticides, le gouvernement répond que celles-ci ont été prises « sur la base des dispositions juridiques relatives à la gestion de l’état d’urgence sanitaire », et ceci pour consolider « des résultats positifs importants réalisés par le Royaume dans la lutte contre cette pandémie ».
Aux grognons indécrottables, les tenants de la veille sanitaire stricte répondent enfin que les Néerlandais, eux, ont repris le chemin du confinement. Omicron a déjà été identifié dans près de 80 pays et sa progression est qualifiée de « fulgurante » par les scientifiques. La Commission européenne affirme qu’il pourrait devenir le variant dominant d’ici à la mi-janvier.
Alors que la fin de 2021 s’annonçait comme celle de la reprise économique, le secteur touristique s’arrache les cheveux. À titre d’exemple, Israël a placé le Maroc sur une liste rouge de dix pays à « risque élevé » à éviter pour ses ressortissants. Le Covid-19 prendra-t-il des allures de Covid-22 ?
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