Libye : quand les Amazighs profitent du vide institutionnel
Heureux comme un Amazigh en Libye. Depuis la chute de Kadhafi en 2011, la communauté berbère libyenne a repris son destin en main. Mais elle craint aujourd’hui le retour de l’autoritarisme incarné par les figures du maréchal Haftar et de Seif el-Islam Kadhafi.
Début novembre, les unes après les autres, les communautés berbérophones de Libye ont rejeté de manière unanime l’organisation du scrutin présidentiel libyen, prévu le 24 décembre.
Les conseils des notables et des sages, les conseils municipaux, les organisations de la société civile et, les chefs militaires et révolutionnaires des villes de Nalout, Zouara, Kabaw et Djadu ont notamment exprimé le rejet des candidatures controversées du maréchal Khalifa Haftar et de Seif el-Islam Kadhafi accusés de « crimes de guerres et de violations multiples des droits de l’homme « .
C’est dans ce contexte que le 20 novembre, le Premier ministre par intérim, Abdulhamid Dabaiba, drapeau amazigh en écharpe autour du cou, choisit de se rendre en visite officielle dans la grande ville portuaire de Zouara.
Devant tous les maires et les responsables civils et militaires de toutes les communautés berbères réunies pour l’occasion, le Premier ministre libyen évoque « les droits inaliénables des Amazighs ». Une première dans l’histoire de la Libye.
Un geste fort pour certains mais « une pure manœuvre de campagne électorale » pour d’autres comme l’avocat amazigh Hicham Ahmadi, ex-membre du Haut conseil des Amazighs de Libye (HACL).
Frappée d’ostracisme
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