George W. : « Moi, je fais l’Histoire »

Publié le 7 septembre 2004 Lecture : 3 minutes.

A la veille de la convention républicaine, le président George W. Bush a accueilli dans son ranch du Texas une équipe de l’hebdomadaire Time, dont Nancy Gibbs et John F. Dickerson, avec lesquels il s’est longuement entretenu. Voici les principaux temps forts de cette interview.

L’Irak et les armes de destruction massive

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Time : Était-ce une erreur d’imaginer que Saddam Hussein disposait de stocks d’armes de destruction massive ?
George W. Bush : Non. J’ai toujours indiqué clairement que nous pensions qu’il disposait de tels stocks et que nous les trouverions. Je rappelle qu’il avait les moyens de fabriquer ces armes. Nous n’avons donc commis aucune erreur. En fait, je n’imagine pas un instant que j’aurais pu ne pas prendre au sérieux la menace que représentait Saddam Hussein, compte tenu de son passé, des moyens dont il disposait et de ses intentions.

Time : Comment jugez-vous les progrès de l’Irak vers la démocratie ?
G.W.B. : La situation est difficile actuellement, mais il y aura bientôt des élections. Les Irakiens veulent voter. Si les États-Unis sont déterminés à aller de l’avant et ne doutent pas un seul instant que la liberté peut changer les habitudes de la population, s’ils se montrent décidés, attentifs et pleins de compassion, généreux financièrement – ce qui est le cas – et s’ils ont une foi inébranlable dans la liberté, l’Irak finira par être un pays libre. Il n’est d’ailleurs pas obligé d’être comme l’Amérique. C’est un de ces grands mythes – que brusquement, ces pays [non démocratiques ] doivent être comme l’Amérique. C’est tout le contraire. Ils créeront leur propre style de liberté, conformément à leurs coutumes. Du reste, quand je parle de la marche vers la liberté, je rappelle nos Articles de la Confédération [au temps des premiers pas vers l’indépendance]. Le chemin vers le mode de gouvernement que nous connaissons aujourd’hui n’a pas toujours été facile. Pour moi, il y a une progression naturelle si le peuple respire ne serait-ce qu’un parfum de liberté. Et c’est à cela que l’on assiste. Je pense qu’un Irak libre va influencer l’Iran. Il y a des gens dans ce pays qui souhaitent l’émergence d’une société libre.

L’État palestinien et Arafat

G.W.B. : Je suis le premier président qui ait pris position en faveur de l’existence d’un État palestinien. Je crois qu’un État palestinien émergera. Je sais qu’un Irak libre sera un exemple pour le peuple palestinien et lui montrera qu’il est possible de vivre dans une société où le gouvernement est responsable, par opposition à une société où une seule personne décide du destin du peuple.

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Time : Vous voulez parler de Yasser Arafat…
G.W.B. : C’est un leader déconsidéré. J’ai été le premier chef d’État à le déclarer publiquement, à la consternation de beaucoup de nos alliés. Ils commencent à se rendre compte que j’avais peut-être raison, que si la personne ne croit pas à la liberté au plus profond d’elle-même, aucune société libre n’émergera jamais.

La guerre contre le terrorisme

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Time : L’historien Norman Podhoretz qualifie la lutte contre le terrorisme de « Quatrième Guerre mondiale » et dit qu’elle va durer longtemps.
G.W.B. : Je ne suis pas un historien. Moi, je fais l’Histoire. Je traite les problèmes tels que je les comprends, et je réfléchis également sur le long terme. Je pense en effet que c’est une affaire qui va durer longtemps. Mais la liberté l’emportera si nous faisons preuve de volonté et de détermination.

La présidence

G.W.B. : Il est essentiel que le monde et le pays sentent que le président est un homme résolu. Les leaders fixent un objectif, ils écoutent, ils prennent des décisions et vont de l’avant. On vous expliquera que j’ai l’esprit ouvert. Mais je suis aussi capable de décider. Si vous me demandez : « Votre travail, c’est quoi ? », je vous répondrai : « Preneur de décisions. » De certaines, vous n’entendrez jamais parler. Mais j’ai été appelé à prendre des décisions cruciales. Et je me sens très à l’aise dans ce rôle.

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