Comment les arrêter ?
Publié le 7 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.
« Nous sommes en guerre », a lancé le président sénégalais Abdoulaye Wade lors de la conférence de Dakar qui a réuni, le 31 août, douze pays africains. Un mois après la réunion d’urgence qui s’était tenue à Alger (voir J.A.I. n° 2274), l’ennemi ne semble pas avoir reculé. Au contraire : les criquets pèlerins poursuivent leur inexorable progression dans la région du Sahel, dévorant tout sur leur passage.
Pour lutter contre cet insecte – particulièrement glouton lorsqu’il se déplace en groupe -, le président Wade a mobilisé les forces armées de son pays. Et conseille à ses voisins d’en faire autant. Les ministres de l’Agriculture et de la Défense des pays du Sahara et du Sahel victimes de l’invasion acridienne, lui ont emboîté le pas et ont décidé de mettre sur pied une force d’intervention commune ainsi que cinq bases d’opérations régionales au Sénégal, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad. C’est de là que seront lancées les campagnes de pulvérisation d’insecticides sur les zones infestées.
Mais pour le ministre de l’Agriculture gambien, Sulayman Mboob, il est déjà trop tard : la famine est inévitable. Trois pour cent seulement des 2,5 millions d’hectares de terres cultivées ont été traitées jusqu’à présent. Pis, les conditions climatiques – des pluies abondantes et régulières – sont favorables à la reproduction et la prolifération des Schistocerca gregaria.
Plutôt que d’évaluer les dégâts, les pays concernés préfèrent définir les moyens de les limiter. Ils ont plus que jamais besoin de l’aide internationale. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que 118 millions de dollars seront nécessaires. Or les donateurs n’ont consenti, pour l’heure, que 37 millions de dollars.
Après les dons en matériels du chanteur sénégalais Youssou Ndour, d’un montant équivalant à 8,5 millions de F CFA (13 000 euros), Abdoulaye Wade a répété qu’il préférait recevoir ce type d’aide « plutôt que des contributions financières ». À bon entendeur…
