Christian Adovelandé

Président de la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao

Publié le 7 septembre 2004 Lecture : 3 minutes.

Comme l’atteste son parcours professionnel, Christian Adovelandé est un fervent militant de l’intégration régionale. Né en 1950 à Porto-Novo, ce Béninois à la silhouette élancée est un pur produit de l’Afrique de l’Ouest. Ancien étudiant du Centre ouest-africain de formation et d’études bancaires (Cofeb), il a fait carrière à Lomé, au sein de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), où il a connu une rapide progression.

Chef de division au sein de cette institution, il est nommé secrétaire général délégué du Fonds Gari, le Fonds de garantie des investissements privés en Afrique de l’Ouest. Défenseur du développement par le secteur privé, il participe à la création de Cauris Investissement SA, une société de capital-risque à vocation sous-régionale dont l’activité couvre les huit États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Fort de cette expérience acquise au sein de la zone franc, il devient président du groupe BIDC, la Banque d’investissement et de développement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en juillet 2002. L’ex-Fonds de la Cedeao transformé en holding devient opérationnel en janvier 2003. Celui-ci est doté d’un capital de 750 millions de dollars, dont la majorité des parts est détenue par les États membres de la Communauté (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo), et 35 % par des pays non membres ou des institutions internationales (BAD, BEI, SFI, etc.).
La BIDC se compose de deux filiales distinctes : le Fonds régional de développement de la Cedeao (FRDC), dont la vocation est d’appuyer les programmes publics de lutte contre la pauvreté, et la Banque régionale d’investissement de la Cedeao (Bric), plus spécifiquement dédiée au financement du secteur privé. Chacune d’entre elles est dotée d’un capital de 500 millions de dollars. Le holding détient 90 % des parts du FRDC, mais ne contrôle que 51 % de la Bric. Pour les 49 % restants, Christian Adovelandé compte bien mobiliser les privés ouest-africains, garantissant ainsi son appropriation par les entreprises de la sous-région.

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En attendant de trouver sa vitesse de croisière, la BIDC se mobilise sur différents projets publics visant à renforcer les infrastructures ouest-africaines. Ainsi, le FRDC a déjà contribué au financement de plusieurs chantiers routiers et au développement de sites portuaires, ou encore à l’interconnexion électrique entre pays de la Communauté. À titre d’exemple, le Fonds a accordé en juin dernier un prêt de 3,5 milliards de F CFA à l’État béninois pour la réhabilitation de l’axe Djougou-N’dali, d’une longueur de 125 kilomètres. Cette liaison est destinée à renforcer les liaisons sous-régionales entre États membres de la Cedeao, et plus spécifiquement entre le Togo et le Nigeria via le Bénin. D’un coût total de 18,8 milliards de F CFA, ce projet est cofinancé par la BAD, la Boad et l’État béninois. Dans le domaine maritime, le FRDC a participé, à hauteur de 6,5 milliards de F CFA, à la constitution du syndicat de garantie de l’emprunt obligataire de 30 milliards de F CFA en faveur du Port autonome de Dakar. Dans le secteur énergétique, le FRDC a également apporté son concours à la Communauté électrique du Bénin (CEB) pour promouvoir l’interconnexion avec le nord du Togo.

« Pour résumer, explique-t-il, nos priorités en matière de développement et d’intégration sous-régionale correspondent aux projets identifiés par le Nepad dans la zone géographique de la Cedeao. » Non sans perdre de vue que la stabilité de la sous-région sera déterminante pour l’action de la BIDC. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le Fonds régional de développement de la Cedeao envisage de participer à un projet d’appui à la paix au sein de la Communauté (prévention des conflits, maintien de la paix et reconstruction des pays ravagés par la violence). C’est sans doute cela qui fait que la BIDC n’est pas tout à fait une banque comme les autres…

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