Bush, « Terminator » du terrorisme

Publié le 7 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Avec le discours de clôture du président George W. Bush, 58 ans, à la convention républicaine de New York, le 2 septembre, et la riposte immédiate du candidat démocrate John Kerry, 60 ans, la course à la Maison Blanche est entrée dans sa dernière ligne droite. Les deux adversaires sont encore au coude à coude dans les sondages, bien que l’image de Kerry ait souffert de spots publicitaires où d’anciens combattants du Vietnam mettaient en doute la bravoure dont il avait fait preuve là-bas. Rien n’est joué, et selon le quotidien USA Today, les stratèges des deux partis envisagent même l’hypothèse d’un partage égal des voix du collège électoral.
Assurés de disposer d’une base solide avec les voix d’une droite chrétienne rassurée par un programme hyperconservateur (voir pp. 20-24), les républicains ont, les premiers jours, joué au centre pour rassurer les modérés. La vedette de l’opération a été, le 31 août, Arnold Schwarzenegger. L’exculturiste d’origine autrichienne est l’incarnation du « rêve américain ». Sa réussite à Hollywood a été encore plus spectaculaire que celle de Ronald Reagan et il est devenu, comme ce dernier, gouverneur de Californie. Né à l’étranger, il ne peut postuler à la présidence, mais il ne serait pas contre une petite révision de la Constitution… Avec l’accent étranger qu’il a conservé, l’interprète de Terminator n’a pas eu de mal à convaincre la salle, dans un discours de vingt-cinq minutes, que Bush était le président qu’il fallait pour « terminatorer les terroristes ».
Laura Bush a confié à l’auditoire que son mari n’avait pas décidé d’envahir l’Irak de gaieté de coeur, et elle a cité à cette occasion Abraham Lincoln et le démocrate Franklin Roosevelt. Le vice-président Dick Cheney a décrié l’indécision chronique de Kerry dans le domaine de la sécurité nationale. Il restait au président à dire tout haut ce qu’il avait confié aux journalistes de Time (voir ci-dessous), à savoir qu’il ne regrettait « pas un instant » d’avoir chassé Saddam Hussein et qu’on pouvait compter sur lui pour « protéger les Américains ». Grâce à l’intervention en Irak, a-t-il dit, « plus de 50 millions de personnes ont été libérées, et la démocratie est en train de se répandre au Moyen-Orient ».
À l’intérieur, il mettra en oeuvre son « conservatisme compatissant », mais il ne s’est guère étendu sur les moyens d’y parvenir.
Quelques minutes à peine après la fin du discours de Bush à New York, John Kerry et son colistier John Edwards étaient en réunion à Springfield, dans l’Ohio, l’un des « États indécis ». Kerry semble décidé à changer de tactique. Il a directement attaqué Bush, qu’il juge « indigne de diriger le pays ». Il entend désormais parler moins de son passé et insister davantage sur l’avenir : opposer « l’espoir » à la « haine » des républicains, créer « plus d’emplois bien payés », offrir « une meilleure couverture médicale » et s’occuper « des hommes et des femmes qui servent en Irak et en Afghanistan ». Avec l’aide, sinon de Dieu, du moins de spots bien ciblés.

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