Ben Laden et son chauffeur
Publié le 8 septembre 2004 Lecture : 1 minute.
On a donc appris, la semaine dernière, que l’ex-chauffeur de Ben Laden serait le premier prisonnier de Guantánamo à passer en jugement. Ni le bras droit, ni l’aide de camp, ni l’âme damnée : le driver ! Contacté par nos soins, le conseiller juridique de l’armée américaine, le colonel Prat Bigliar, a confirmé la nouvelle.
– Pourquoi le chauffeur, colonel ?
– Parce qu’il connaît tous les secrets de son patron, pardi.
– Mais il n’est pas complice de ce qu’il fait, non ?
– Si. Non-dénonciation de vilain terroriste barbu : ça va chercher dans les vingt ans de tôle depuis le Patriot Act.
– Qui sera le prochain sur la sellette ?
– Son palefrenier.
– Le type qui s’occupe de ses chevaux ?
– Il connaît tous les secrets de son maître. Celui-ci, comme tous les fanas de canasson, murmure à l’oreille de l’animal des petits riens, des bouts de phrase, tout ce qui le tracasse. Il suffit d’écouter. C’est d’ailleurs ainsi que le palefrenier a eu vent de la rivalité qui oppose Ben Laden et l’Aga Khan.
– Comment, Ben Laden possède une écurie ? Il fait courir ?
– Clandestinement. Casaque couleur de vent, toque transparente. À tout hasard, le FBI essaie de filer les chevaux – ce sont des pur-sang arabes, c’est très suspect -, mais ils ont toujours une longueur d’avance.
– Et après le palefrenier, qui ?
– Le sommelier, ou plutôt l’échanson, enfin, le type qui lui sert ses breuvages, quoi. Sous la torture, il a déjà révélé que le patron d’el-Qaïda préfère le jus de fruits au Coca-Cola.
– Effectivement, il y a de quoi le pendre. Et après l’échanson ?
– Minou.
– Minou ?
– Oui. C’est son chaton préféré. La CIA est en train de développer un logiciel pour traduire en anglais les miaulements du félin. On va peut-être savoir qui a caché la crotte au chat.
– Mais enfin, vous n’allez quand même pas mettre un animal en examen ?
– Comment ? Vous n’avez pas lu le Patriot Act ?
