Toujours optimistes

Les Subsahariens gardent le moral et restent confiants dans l’avenir. Malgré les crises, les conflits et les difficultés de tous ordres.

Publié le 6 août 2007 Lecture : 2 minutes.

Même s’ils ne sont pas toujours satisfaits du fonctionnement démocratique de leur pays et malgré les difficultés rencontrées au quotidien (problèmes financiers, besoin en eau potable, soins médicaux élevés), une large majorité d’Africains restent confiants en l’avenir, selon une étude rendue publique à la fin juillet. L’enquête a été menée par le Pew Research Center de Washington, entre avril et mai 2007, auprès de 45 239 personnes de 47 pays à travers le monde. Dont 8 471 d’entre elles sont issues de dix pays d’Afrique subsaharienne : Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Ghana, Kenya, Mali, Nigeria, Ouganda, Sénégal et Tanzanie.
Il en résulte que le pessimisme des pays les plus riches ne touche pas les plus pauvres. Alors que 80 % des Français estiment que leurs enfants auront une vie plus difficile qu’eux, 73 % des Ivoiriens, 69 % des Nigérians, 60 % des Sénégalais et 56 % des Maliens pensent le contraire. Quelque 46 % des Sud-Africains, en revanche, ne sont pas convaincus que leur progéniture sera, à l’avenir, mieux lotie qu’eux. Malgré un quotidien difficile (44 % des Sénégalais et 33 % des Maliens reconnaissent avoir eu, en 2006, du mal à nourrir leur famille et un Ivoirien sur deux à payer les études de ses enfants), les populations affichent un optimisme à toute épreuve. Sans doute parce que leur situation financière s’est améliorée ces cinq dernières années. C’est le cas pour plus d’une personne sur deux au Sénégal et au Mali, alors que le porte-monnaie des Sud-Africains et des Ivoiriens ne s’est pas alourdi ou s’est même vidé pour près de 60 % d’entre eux. Reste que si la plupart des Africains ne sont pas satisfaits de leur condition, ils considèrent, plus que nulle part ailleurs, que les cinq prochaines années seront meilleures. Si moins d’un tiers des Ivoiriens est content de son sort, quelque 91 % d’entre eux restent optimistes quant à l’avenir. Même tendance au Sénégal et au Mali, avec respectivement 26 % et 13 % de satisfaits, et 90 % et 93 % d’optimistes. En revanche, en Afrique du Sud où 36 % des personnes interrogées se disent contentes de leur situation, 61 % seulement sont optimistes.
L’étude rappelle que croissance économique et niveau de vie ne sont pas liés. Alors que le Nigeria a vu son produit intérieur brut (PIB) par habitant augmenter de 26 % depuis 2002, les deux tiers de sa population se plaignent de leur sort et 82 % déplorent ne pas profiter de la richesse tirée du pétrole. Ils sont également déçus, à 64 %, par le fonctionnement démocratique de leur pays. Après la présidentielle contestée du 21 avril, seuls 27 % pensent que leur prochain président sera élu démocratiquement, tout comme 26 % des Éthiopiens et 45 % des Maliens. Un scepticisme que ne partagent pas sept Ghanéens sur dix (la proportion est la même au Sénégal et en Afrique du Sud), ni même huit Ivoiriens sur dix, qui ont pourtant vu, depuis octobre 2005, l’élection présidentielle reportée à plusieurs reprises.
Empêtrés dans une crise politico-militaire depuis septembre 2002, les Ivoiriens ont très peu confiance en l’Union européenne pour résoudre les problèmes africains. Mais ils sont 29 % à croire aux capacités des États-Unis d’y arriver, contre 21 % à l’Union africaine et 19 % à l’ONU. Les deux tiers estiment que la France constitue une menace pour eux

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires