Qui vivra, Viagra

Publié le 6 août 2007 Lecture : 1 minute.

Maris impuissants, sexagénaires souffrant de dysfonctionnements érectiles, amants en quête de performance sexuelle, quinquagénaires en proie au démon de midi, futurs mariés Les patients du docteur Mourad Mekhouche, médecin généraliste à El Kseur, près de Béjaïa, ont un point commun : tous réclament du Viagra. « Certains hommes évoquent aisément les difficultés liées à leur vie sexuelle. D’autres, plus pudiques, me montrent simplement le carton d’emballage du médicament », affirme le praticien.
À 39 ans, Slimane est un « célibataire endurci », comme il dit. Depuis qu’il a goûté à la petite pilule bleue, il en prend régulièrement. « Au départ, j’ai essayé par curiosité, ensuite, par défi. J’ai besoin de me prouver à moi-même et à mes compagnes que je suis très performant au lit. » En été (la saison des mariages), les futurs mariés sont de plus en plus nombreux à se rendre chez le pharmacien ou dans un cabinet médical pour demander du Viagra. « Tous les weekends, je vois débarquer dans mon cabinet de jeunes maris inquiets, confie le docteur Mekhouche. Ils craignent une panne durant leur nuit de noces. Pour avoir confiance, ils avalent une pilule à l’insu de la mariée. »
Si le Viagra rassure les nouveaux mariés, il fait aussi le bonheur des personnes âgées, des diabétiques et des hommes dont le désir s’émousse avec l’âge. Vendue en pharmacie, la boîte de quatre comprimés coûte 2 800 dinars algériens (environ 2,80 euros). Certains continuent de le commercialiser par paquets, mais beaucoup de pharmaciens préfèrent le vendre à l’unité. « Les plus démunis ne peuvent pas se permettre d’en acheter une boîte, surtout qu’elle n’est pas remboursée par la Sécurité sociale », constate Mouloud, gérant d’une pharmacie à Alger, qui en écoule toutefois cinq paquets par semaine. Tout le monde s’y retrouve

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