Croissance africaine : c’est encore loin, l’Asie ?

Les prévisions du FMI pour 2014 sont formelles : l’Afrique est en forme. La preuve ? Elle dépasse les tortues européennes et talonne les dragons asiatiques.

Olivier Blanchard est l’économiste en chef du Fonds monétaire international. © FMI/Flickr

Olivier Blanchard est l’économiste en chef du Fonds monétaire international. © FMI/Flickr

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 17 février 2014 Lecture : 2 minutes.

C’est un hommage implicite que le Fonds monétaire international (FMI) a rendu à l’Afrique subsaharienne, le 21 janvier, en présentant ses prévisions pour 2014. De toutes les régions du monde, c’est elle dont le taux de croissance connaîtra la plus forte accélération, passant de 5,1 % en 2013 à 6,1 % en 2014, un taux assez peu éloigné des 6,7 % prédits à l’Asie émergente. Seule l’Afrique du Sud devrait afficher une croissance très moyenne sur le continent, avec 1,8 % en 2013 et 2,8 % en 2014.

Surclasser

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L’Afrique subsaharienne devrait surclasser sans peine la Russie (2 % en 2014), le Brésil (2,3 %), les États-Unis (2,8 %) et même le Mexique (3 %) et l’Inde (5,4 %), sans parler de l’Espagne ou de l’Italie (0,6 %), de la France (0,9 %), de l’Allemagne (1,6 %) et du Royaume-Uni (2,4 %), dont les économies se remettent très lentement de la crise de la dette, qui a fait basculer la zone euro dans la récession.

Manifestement, le FMI estime que la baisse des cours des matières premières – et notamment des hydrocarbures – ne freinera pas le dynamisme de l’Afrique. Le coup de mou qui affecte depuis quelques mois les grands pays émergents, tels la Chine, l’Inde et le Brésil, ne devrait donc pas concerner les économies africaines.

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Risques

En présentant ces prévisions, Olivier Blanchard, le chef économiste du FMI, a cité deux risques qui pourraient empêcher la croissance mondiale de progresser de 3 % en 2013 à 3,7 % en 2014.

D’abord, une fuite des capitaux hors des pays émergents au profit des marchés des économies avancées en nette reprise. Ensuite, le risque d’une chute des prix dans la zone euro.

Aucun de ces dangers ne menace l’Afrique. Les investissements étrangers y sont moins spéculatifs que dans les pays émergents et ils sont en augmentation, et pas seulement dans les industries extractives.

Par ailleurs, les hausses de prix parfois trop rapides que connaissent la plupart des pays africains écartent tout danger de déflation. Pour l’Afrique, l’année 2014 s’annonce donc sous les meilleurs auspices.

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