Les cinq priorités du quinquennat

Publié le 6 août 2007 Lecture : 3 minutes.

La reconstruction de la RDC, ravagée par cinq années de guerre, est une tâche titanesque. Et pour le gouvernement Gizenga, il s’agit de remettre à niveau, en cinq ans, les infrastructures, stimuler la création d’emplois pour réduire le chômage, reprendre en main l’éducation en réformant l’école, relever le secteur de la santé publique en déshérence et fournir eau et électricité en suffisance à la population.

Infrastructures Avec l’aide des bailleurs de fonds, notamment la Banque mondiale, impliquée à hauteur de 1,5 milliard de dollars dans les projets en cours d’exécution, l’un des chantiers prioritaires concerne la réhabilitation du port de Matadi, le débouché maritime de la capitale congolaise. Le fonctionnement du site sera optimisé par la restructuration de l’Office national des transports (Onatra), qui gère la voie ferrée (longue de 366 km) reliant la ville portuaire à la capitale. Parmi les objectifs, figurent également la réfection ou le bitumage des grands axes routiers, comme la liaison Kinshasa-Kisangani, la réhabilitation de la ligne de chemin de fer Kindu-Kasumbalesa et des voies fluviales navigables.

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Électricité L’offre énergétique est insuffisante. Pour la Société nationale d’électricité (Snel), il faut d’abord améliorer l’approvisionnement de la capitale. La résorption du déficit passe par la remise en service des centrales du Bas-Congo, notamment Zongo (puissance de 75 MW), Sanga (12 MW) et Mpozo (2,2 MW), celui-ci risquant de s’aggraver avec la relance de l’industrie lourde, surtout les fonderies. La Snel, par le biais d’un partenariat public-privé, va disposer de financements octroyés par des entreprises minières pour construire de nouvelles centrales ou réhabiliter des équipements existants. Dans le Katanga, le partenariat avec MAG Energy a permis de fiabiliser un groupe de 175 MW. Des négociations sont en cours pour remettre en état quatre groupes de puissance équivalente. Mais cela ne suffira pas à satisfaire la voracité énergétique des mines du Katanga. Seul le développement du barrage d’Inga pourra permettre de satisfaire la demande. La Banque mondiale a prévu de consacrer 296 millions de dollars au secteur.

Eau Les habitants de l’un des pays les plus arrosés du monde connaissent paradoxalement de graves problèmes d’accès à l’eau. Avant 1990, 60 % de la population avait accès à l’eau potable. Ce ratio est tombé à seulement 25 % en 2005, alors que les Objectifs du millénaire prévoient d’atteindre 85 % en 2015. Avec une demande non satisfaite de 300 000 m3 par jour dans la seule ville de Kinshasa, le plus urgent est de réhabiliter les installations existantes. Des forages sont envisagés dans la périphérie de la mégapole pour augmenter la distribution d’eau courante.

Éducation La situation n’est pas brillante avec 4,7 enfants sur 10 non scolarisés, dont moins de 3 sur 10 parviennent au terme du cycle primaire. Début juin 2007, la Banque mondiale a approuvé un don de 150 millions de dollars destiné à accroître les taux de scolarisation primaires grâce à la remise en état des infrastructures éducatives et l’amélioration de la qualité de l’enseignement. L’objectif est de porter le taux brut de scolarisation de 64 % en 2007 à 75 % en 2012 et de faire passer le taux d’achèvement des études primaires de 29 % en 2007 à 35 % à l’horizon 2012. Il est également prévu d’exonérer les parents de la contribution aux frais de scolarité, qui leur était exigée jusqu’à présent, en finançant directement les établissements scolaires à hauteur de 70 millions de dollars. Ce même financement permettra également de payer 30 000 instituteurs. S’agissant des infrastructures, 28,7 millions de dollars seront consacrés à la remise en état des écoles primaires et 3,3 millions de dollars contribueront à réhabiliter l’Institut pédagogique national dont la mission porte notamment sur la formation des enseignants.

Santé Ce chantier mobilisera 15 % du budget national, qui s’élève cette année à 2,137 milliards de dollars. Un fonds de financement des médications et des équipements doit être créé. Ce fonds sera financé par une dotation d’environ 1 milliard de dollars issue de prélèvements effectués sur le chiffre d’affaires des sociétés de télécommunications. En mai dernier, la Banque mondiale a accordé à la RDC un prêt de 150 millions de dollars visant à renforcer la lutte contre le paludisme dans le cadre du Projet d’appui à la réhabilitation du secteur santé (PARSS), alors que l’on enregistre 2 millions de cas de malaria et environ 200 000 décès par an. En outre, 80 % des décès surviennent à domicile. Il est donc urgent de réhabiliter hôpitaux et centres de santé pour lutter contre les épidémies, notamment contre le sida.

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