Pierre-André Chastel

Directeur général de la BGFIBank Guinée équatoriale

Publié le 6 juin 2005 Lecture : 3 minutes.

Née en juin 2001, la BGFIBank Guinée équatoriale, filiale du groupe financier gabonais BGFIBank, est en pleine phase d’expansion. Son directeur général, le Français Pierre-André Chastel, évoque l’évolution du secteur bancaire dans le pays et le développement des nouveaux services. À 53 ans, l’homme possède une solide expérience. Il a passé trente et un ans à la HSBC CCF avant de rejoindre la BGFIBank pour y introduire de nouvelles normes de qualité.

Jeune Afrique/l’intelligent : Êtes-vous satisfait de l’évolution du secteur bancaire en Guinée équatoriale ?
Pierre-André Chastel : Forte de sa manne pétrolière, la Guinée équatoriale cherche à mener une politique de développement durable. Les évolutions sont de plus en plus tangibles et les autorités affichent leur volonté de préserver l’avenir des générations futures. Dans le domaine bancaire, nous sommes en train de moderniser les activités pour répondre aux besoins des entreprises et des particuliers. Avec la réforme des moyens de paiement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), qui sera effective en juillet 2005, on pourra enfin effectuer des règlements interbancaires en temps réel au niveau régional. Ce qui permettra de réaliser de grosses opérations financières, des interventions d’urgence et des transferts interpays. Auparavant, les banques de la Cemac ne se reconnaissaient pas. Et il fallait à chaque fois passer par des banques correspondantes, ce qui entraînait des surcoûts, pour réaliser des opérations à l’échelle de la sous-région.
J.A.I. : Beaucoup d’opérateurs se plaignent de la difficulté d’obtenir des crédits et de la non-rémunération des comptes ?
P.A.C. : Effectivement, toutes les banques de la place sont submergées de liquidités, car le crédit et l’épargne ne sont pas suffisamment développés. La BGFIBank Guinée équatoriale est, par exemple, passée de 10 milliards de F CFA de dépôts en juillet 2004 à 21 milliards en décembre. Il nous faut proposer de nouveaux services et faire évoluer les mentalités en inculquant à nos clients des notions d’épargne et de remboursement des emprunts.
J.A.I. : Les principales banques sont à Malabo. Comptez-vous étendre votre réseau d’agences pour répondre aux besoins des Équatoguinéens ?
P.A.C. : Il nous faut envisager de nouvelles structures d’accueil pour accompagner l’essor économique du pays. Nous avons ouvert un bureau de change à l’aéroport de Malabo et une agence à Bata en mai 2005. Les projets de développement se cristallisent sur la partie continentale, qui est en passe de devenir la plaque tournante de l’économie du pays. Nous prévoyons également de créer une nouvelle antenne à Luba et une deuxième agence dans la capitale.
J.A.I. : Allez-vous proposer de nouveaux services ?
P.A.C. : Nous offrons déjà un certain nombre de produits bancaires classiques, comme le compte chèques, le compte épargne, les placements, le change et les différentes formes de crédit aux entreprises et aux particuliers. Pour désengorger nos guichets, nous avons installé un distributeur automatique de billets à Malabo en mai. Cela répond parfaitement aux attentes de la clientèle locale et étrangère. Progressivement, nous développons également de nouveaux services spécialisés, tels que le bail, l’ingénierie financière et, bientôt, les placements boursiers. Une offre rendue possible par la présence dans notre groupe de filiales soeurs spécialisées dans ce domaine.
J.A.I. : Après un peu plus de trois ans d’exercice en Guinée équatoriale, quel bilan tirez-vous de vos activités ?
P.A.C. : Nous avons eu des difficultés à pénétrer le milieu des affaires du pays et à y faire notre place. Mais la persévérance, le soutien de nos administrateurs et de notre maison mère commencent à porter leurs fruits. En témoignent la fréquentation de nos guichets, l’augmentation du volume de nos opérations et le véritable siège de nos chargés de clientèle pour les ouvertures de comptes et de crédits à l’économie. Pour 2004, le total de bilan est de 26 milliards de F CFA pour un résultat provisoire de l’exercice de 79 millions.

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