Ouverture saoudienne

Riyad lève les obstacles à l’investissement étranger. Objectif : attirer 500 milliards de dollars de capitaux.

Publié le 7 juin 2005 Lecture : 1 minute.

« L’Arabie saoudite n’est pas seulement le premier exportateur mondial de pétrole ; elle est aussi, vous ne le savez pas, le troisième vendeur de bananes de la planète. » C’est ce qu’a rappelé Amr Abdallah al-Dabbagh, gouverneur de l’Autorité générale de l’investissement en Arabie saoudite (Sagia), au cours d’un dîner-débat organisé le 26 mai à Paris par la Chambre de commerce franco-arabe (CCFA). Devant un parterre d’hommes d’affaires français triés sur le volet, le jeune patron saoudien a expliqué la nouvelle ambition de son pays : briser le monopole de l’or noir et attirer les investisseurs étrangers.
« Nous investissons en moyenne de 9 milliards à 10 milliards de dollars par an à l’étranger. Nous souhaitons aujourd’hui en attirer autant sinon plus. Nous offrons toutes les facilités et toutes les garanties nécessaires. L’investisseur étranger sera traité comme un Saoudien. Il n’a plus besoin de sponsor ni d’une lettre d’invitation pour venir », a-t-il déclaré, à la surprise générale. La pratique du sponsoring et les modalités de visa étaient en effet, jusqu’à présent, des conditions dissuasives.
Pourquoi un tel changement stratégique ? Le royaume a beau produire 10 millions de barils par jour – ce qui lui procure un revenu confortable de plus de 100 milliards de dollars par an -, il éprouve désormais la nécessité d’ouvrir son économie aux étrangers et à la concurrence internationale. C’est en outre une des conditions sine qua non de son adhésion, en cours de négociation, à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Riyad se limitait jusqu’ici à prendre le contrôle de multinationales et autres grandes entreprises dans divers secteurs, comme celui de la banane. Mais ces investissements ne sont connus que des professionnels. En nommant, en mars 2004, un entrepreneur de 38 ans à la tête de la Sagia, le roi Fahd entendait crédibiliser la nouvelle politique économique. « Nous offrons des opportunités d’investissement dans tous les secteurs et pour toutes les entreprises, les grandes comme les petites », a précisé Dabbagh. Volume total des marchés : 500 milliards de dollars, dont 60 milliards dans la pétrochimie, 40 milliards dans les transports et 10 milliards dans l’environnement.

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