Guinée : les dessous de la rencontre entre Mamadi Doumbouya, Moussa Dadis Camara et Sékouba Konaté
Le président de la transition a reçu samedi 25 décembre au palais présidentiel ses deux prédécesseurs issus de l’armée. Une façon d’assurer « l’unité » et le soutien de l’institution militaire.
La dernière fois que les deux hommes s’étaient vus, c’était à Ouagadougou, il y a plus de dix ans. Dans la capitale burkinabè, Sékouba Konaté, alors président de la transition, avait rencontré son ancien frère d’armes Moussa Dadis Camara. Grièvement blessé à la tête par son aide de camp, le 3 décembre 2009, rapatrié à Rabat avant d’être accueilli à Ouagadougou, le putschiste avait depuis plusieurs fois tenté de rentrer en Guinée. Sans succès.
À l’époque, les relations entre les deux hommes étaient devenues exécrables. Ancien numéro trois de la junte, Sékouba Konaté estimait notamment que Dadis Camara avait trahi les aspirations des militaires. Devenu président de la transition, c’est lui qui allait s’évertuer à poser les bases d’une transition civile en organisant rapidement l’élection présidentielle, remportée fin 2010 par Alpha Condé.
Cette fois-ci, la rencontre s’est déroulée dans un cadre bien plus formel, et les échanges ont été plus courtois. Moussa Dadis Camara et Sékouba Konaté, de retour en Guinée après plus d’une décennie en exil, ont été reçus ce samedi 25 décembre dans la salle de banquet du palais Mohammed V. Un bâtiment qui fait office de palais présidentiel depuis le coup d’État mené par Mamadi Doumbouya, le 5 septembre dernier.
Entretien à huis clos
Les deux anciens militaires ont donc été invités pour le déjeuner, en compagnie de leurs épouses, de certains de leurs proches et de leurs familles, par le président de la transition et la Première dame. Étaient également présents des membres du CNRD [Comité national du redressement pour le développement], des dignitaires de l’armée, des généraux à la retraite, et certains représentants religieux. Après un entretien à huis clos entre les trois hommes, Mamadi Doumbouya a dirigé une cérémonie officielle de « réconciliation ».
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