Atomes crochus

Publié le 6 juin 2005 Lecture : 2 minutes.

A la fin du mois de mai, l’ambassadeur de France à Tripoli, Jean-Luc Sibiude, demande à rencontrer le chef de la diplomatie libyenne Abderrahmane Chalgham. Reçu le 30, il lui remet une note officielle annonçant la venue prochaine dans la capitale libyenne d’une délégation française pour établir une coopération entre les deux pays dans le domaine du nucléaire civil.

La Libye avait produit une petite quantité de plutonium avec l’aide d’experts étrangers entre 1980 et 2003, date du démantèlement par Mouammar Kadhafi de son programme pour l’acquisition d’armes de destruction massive. Mais le « Guide » veut en retour qu’on lui permette de développer le nucléaire civil. Il s’en ouvre à Jacques Chirac lors de la visite de ce dernier en Libye, les 24 et 25 novembre 2004. Le président français donne son accord de principe. La France est favorable aux transferts de technologie avec tous ceux qui respectent les normes du droit international, en particulier la non-prolifération nucléaire, répond Chirac. En clair, la France est prête à coopérer à un programme civil libyen soumis aux contrôles de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

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« Le principe d’une coopération avec la Libye dans le domaine des applications pacifiques de l’énergie nucléaire est donc acquis, a déclaré, le 31 mai, un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, mais le contenu de cette coopération reste à définir, et nous en sommes à un stade exploratoire. Nous allons prochainement proposer un accord aux Libyens sur ce qui pourrait être fait. » La Libye a déjà obtenu de l’AIEA son soutien pour mener une étude de faisabilité sur l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. À cet égard, les experts français encourageraient probablement leurs interlocuteurs libyens à recourir à des techniques utilisant des réacteurs à eau légère, les moins susceptibles de faire l’objet de détournement à des fins militaires. Pour renforcer les contrôles, la Libye, signataire de l’accord de non-prolifération nucléaire, a, dans la foulée de sa renonciation au programme d’armes de destruction massive, ratifié, en mars 2004, le protocole additionnel qui donne à l’AIEA de nouveaux instruments pour détecter toute activité nucléaire non déclarée.

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