Émergence, inégalités, croissance durable : à quoi sert encore le Pnud ?

Alors que banquiers d’affaires et capital-investisseurs s’intéressent eux aussi au « développement », que reste-t-il comme mission à l’institution onusienne ? Avec optimisme et vigueur, exemples à l’appui, son administrateur Achim Steiner précise les méthodes, apports et ambitions du Pnud.

Achim Steiner est, depuis avril 2017, l’administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). © Sirak Gebrehiwot/UNRCO/Flickr/Licence CC

Achim Steiner est, depuis avril 2017, l’administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). © Sirak Gebrehiwot/UNRCO/Flickr/Licence CC

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Publié le 4 janvier 2022 Lecture : 11 minutes.

Créé en novembre 1965 pour aider à éliminer la pauvreté et promouvoir la croissance économique et l’amélioration du niveau de vie, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) agit aujourd’hui dans un environnement radicalement différent de celui des années 1960. L’activité des institutions de financement du développement – après un repli dans les années 1980-1990 – est en forte hausse. Les acteurs privés sont de plus en plus présents sur les « sujets de développement ». Et la dynamique générale favorise davantage les acteurs disposant d’un important portefeuille d’investissements.

En marge de la Conférence économique africaine, coorganisée du 2 au 4 décembre, au Cap-Vert, par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Pnud, Jeune Afrique a pu interroger le Brésilien Achim Steiner, administrateur de l’institution des Nations unies depuis avril 2017. L’ancien directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) a accepté de répondre sans langue de bois à nos questions sur la place et la contribution du Pnud, qui a soutenu en 2021 près de 5 000 projets, pour un budget de près de 7 milliards de dollars.

Jeune Afrique : Dans la galaxie actuelle d’institutions et d’acteurs qui sont impliqués dans les questions de développement – parmi lesquelles le colosse américain J.P. Morgan qui a lancé sa propre institution de financement du développement –, le Pnud a-t-il encore une place ? 

Achim Steiner : Le Pnud constitue, à bien des égards, une promesse faite de longue date par les Nations unies d’être un partenaire et d’accompagner les pays du continent africain et les autres pays en développement dans leur propre articulation des voies et des choix de développement. Car le développement est avant tout une question de priorités et de choix souverains.

La finance est évidemment le nerf de la guerre pour toute économie. Mais, en fin de compte, le financement est toujours un moyen pour atteindre une fin. La première question est de savoir quel est le but de tout plan national de développement. Quel est le rôle non seulement de la finance mais aussi des personnes et des institutions ? Comment développe-t-on les marchés ? Comment développer les filets de sécurité sociale ? Comment s’attaquer à la pauvreté et aux inégalités ?

Il ne s’agit pas seulement de s’industrialiser, de s’urbaniser ou d’exporter. Le développement est une entreprise complexe

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