Nkosazana Dlamini-Zuma et Phumzile Mlambo-Ngcuka

Publié le 7 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

Sur la photo de famille du cabinet de Thabo Mbeki, plus d’un tiers des visages sont féminins. Le président sud-africain est un féministe convaincu et a accordé largement sa confiance aux représentantes de « l’autre sexe » depuis son accession au pouvoir en 1999. S’il a, pour cela, du mérite, il bénéficie aussi d’un terreau non négligeable de compétences acquises pendant la lutte contre l’apartheid, de volontés inébranlables de défendre l’égalité (entre Noirs et Blancs et, du même coup, entre hommes et femmes) et de fortes personnalités issues du sérail du Congrès national africain (ANC). Il y a eu Winnie Mandela-Madikizela – porte-drapeau de son époux pendant sa détention -, il y a désormais Nkosazana Dlamini-Zuma et Phumzile Mlambo-Ngcuka. La ministre des Affaires étrangères, en poste depuis sept ans, a beau être l’ex-épouse d’un ponte (Jacob Zuma), ce sont ses compétences de médecin et son engagement politique qui ont décidé Nelson Mandela, le premier président, à la nommer au ministère de la Santé en 1994. À 57 ans, Nkosazana Dlamini-Zuma, mère de quatre filles, n’a rien à envier aux héros masculins de la lutte. Engagée dès ses jeunes années dans les mouvements universitaires, la jeune Zouloue est élue vice-présidente de l’influente Organisation des étudiants (Saso) dirigée alors par Steve Biko. Forcée de s’exiler dans les années 1970, elle perfectionne sa formation, devient chirurgien au Royaume-Uni, se spécialise dans les maladies tropicales, mais n’oublie jamais l’ANC et son combat. Aujourd’hui, ses coups de gueule, sa force, son influence et son mauvais caractère en font l’une des femmes les plus redoutées et les plus puissantes de son pays (et elles sont nombreuses, notamment au sein de la ligue des femmes de l’ANC).
Phumzile Mlambo-Ngcuka, 50 ans, est apparue plus récemment sur la scène internationale. Jacob Zuma, l’ancien vice-président, est limogé en juin 2005. Elle est nommée à sa place. Une surprise pour les étrangers, moins pour les Sud-Africains. Certes, elle n’est pas la femme la plus en vue sur le front du pouvoir, mais elle est ministre de l’Énergie et des Mines depuis 1999 (un portefeuille ô combien important dans un pays qui a fait sa fortune sur ses ressources naturelles). Elle est membre du bureau exécutif de l’ANC depuis 1997 et peut aussi se targuer d’un engagement de longue durée dans le combat des Noirs. Professeur en sciences sociales, elle connaît sur le bout des doigts les problématiques du développement. Plus effacée que Dlamini-Zuma, elle profite pourtant de la fonction offerte par Mbeki pour s’affirmer et, pourquoi pas, briguer la candidature de l’ANC à la présidentielle de 2009.

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