Nawal Saadaoui

Publié le 7 mars 2006 Lecture : 1 minute.

En annonçant, en décembre 2004, sa décision de présenter sa candidature à la première élection présidentielle pluraliste en Égypte de l’année suivante, Nawal Saadaoui avait déclaré : « Je souhaite que les Égyptiens, hommes et femmes, se battent pour une réforme de la Constitution, s’opposent à la corruption et bénéficient de lois justes. » Sept mois plus tard, cette psychiatre et écrivain, âgée de 74 ans, a dû renoncer à son projet en raison d’un amendement constitutionnel fixant des règles très strictes pour l’éligibilité. Elle a compris aussi que, dans un espace politique verrouillé, ses chances d’être élue étaient quasiment nulles. Auteur d’une trentaine d’ouvrages marquants, Saadaoui est connue pour son engagement pour la défense des droits de l’homme. Pionnière de la dénonciation de l’excision, elle a été congédiée de son emploi en raison de ses idées libérales et emprisonnée en 1981. Par deux fois, elle s’attire les foudres de ses ennemis : en 2001, les islamistes l’accusent d’hérésie pour avoir déclaré que le pèlerinage de La Mecque avait des origines païennes, et, en 2004, le Centre d’études islamiques d’Al-Azhar recommande le retrait de la vente de son roman La Chute de l’imam, publié vingt ans plus tôt, où elle renvoie dos à dos la dictature et les intégristes religieux.
Bête noire du régime en place et de ses adversaires islamistes, cette femme de combat, habituée aux menaces de mort, aux procès et même à la prison, apparaît aujourd’hui comme la gardienne de la liberté et de la démocratie dans une Égypte qui navigue entre despotisme et obscurantisme, entre Moubarak et les Frères musulmans.

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