L’insolite requête de Me Belmahi

Un avocat marocain assigne l’État danois devant la Cour européenne des droits de l’homme.

Publié le 7 mars 2006 Lecture : 1 minute.

« Profondément blessé » par les caricatures du prophète Mohammed publiées dans un journal danois, le Marocain Mohamed Belmahi a, comme beaucoup de musulmans, réagi, mais à sa manière. Il n’a appelé ni à boycotter les produits Made in Denmark ni à saccager les représentations diplomatiques du royaume et n’a même pas jugé utile de participer aux manifestations pacifiques organisées ici et là contre l’« agression médiatique ».
Membre du Barreau pénal international près de la Cour pénale internationale, cet avocat sexagénaire résidant à Meknès a choisi de mener bataille sur le terrain judiciaire, le sien. Le 8 février, il a déposé par l’intermédiaire d’un collègue français, Me Emmanuel Ludot, une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme, à Strasbourg, dans laquelle il demande « la condamnation de l’État danois au paiement de 1 euro symbolique en réparation du préjudice moral subi » par les musulmans, dont le Prophète a été représenté en terroriste dans les colonnes du quotidien Jyllands-Posten.
Pourquoi l’État danois et pas le journal concerné ? À en croire Me Belmahi, Copenhague aurait enfreint les dispositions de la Convention européenne des droits de l’homme en fermant les yeux sur une « discrimination négative » à l’encontre du culte musulman et, surtout, en s’obstinant à soutenir que « l’assimilation de tous les adeptes d’une religion à des terroristes » relèverait de la liberté d’expression

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