Henriette Diabaté

Publié le 7 mars 2006 Lecture : 1 minute.

Quand Henriette Diabaté est jetée en prison en octobre 1999 pour « incitation à la violence », on s’est ému en Côte d’Ivoire et même à l’étranger. La respectabilité acquise au fil des épreuves, sa courtoisie, l’honnêteté de sa démarche ont fait de cette septuagénaire une figure incontournable du Rassemblent des républicains (RDR) d’Alassane Dramane Ouattara, dit ADO, mais aussi de la vie politique de son pays.
La professeur d’histoire, qui a formé à l’université d’Abidjan de nombreuses générations d’étudiants (dont l’actuel chef de l’État, Laurent Gbagbo), accepte le maroquin de la Culture en 1990, avec lequel elle fonde le Marché des arts et spectacles africains (Masa). Un oncle baron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Félix Houphouët-Boigny, un époux ministre : Henriette a grandi dans la politique, mais n’est pas une femme de slogans. La cause des femmes, oui, elle la porte à bout de bras depuis longtemps. Elle l’écrira même en rendant hommage à la « Marche des femmes sur Grand-Bassam » dans un ouvrage du même titre. Mais jusqu’au milieu des années 1990, la brillante prof s’en tiendra là. La fréquentation d’ADO au conseil des ministres et la création du RDR lui donneront des raisons de franchir le pas – même si la famille PDCI fait tout pour la retenir. Devenue secrétaire générale du RDR en 1999, elle ne le lâchera plus. Pendant l’exil du président Ouattara, de septembre 2002 à décembre 2005, Diabaté est la principale représentante du parti d’opposition, en même temps qu’elle est ministre d’État à la Justice. Hors du gouvernement, Henriette Diabaté, qui fêtera ses 71 ans le 13 mars, continue aujourd’hui le combat avec calme et fermeté. Ce n’est pas dans les mots, mais bien dans le comportement d’Henriette Diabaté qu’on comprend l’ambition des femmes au pouvoir.

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