Menaces sur les librairies britanniques

Publié le 6 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Les libraires britanniques se sentaient déjà menacés par la croissance rapide des ventes de livres dans les « réseaux non traditionnels ». À juste titre, car les dernières statistiques présentées par la société spécialisée Book Marketing Limited indiquent que, pour la période de janvier à octobre 2005, les ventes en supermarché ont représenté 12,8 % du marché du livre en nombre d’exemplaires, tandis que les ventes par Internet ont totalisé 8,6 %. Ainsi, 21,4 % du marché échappent à la librairie.
Pour concurrencer ces circuits « non traditionnels », le discount s’est généralisé pendant la période des fêtes – on parle désormais de « half-price Christmas », soit « Noël à moitié prix » -, avec pour conséquences des résultats médiocres, même pour les grandes librairies spécialisées.

Et voilà qu’en ce début d’année deux nouvelles menaces assombrissent encore le secteur de la librairie britannique. Le quotidien Financial Times offre à ses lecteurs tous les lundis pendant six semaines un « compact book », tout petit livre de 32 pages, au format 15 x 10,5, qui propose un résumé d’un livre sur une des vedettes du monde de la finance et de l’entreprise. S’ils ne représentent pas une menace en soi pour les libraires, ces petits objets soulignent la volonté du grand journal financier de renforcer sa présence dans la vente de livres. Comme beaucoup de journaux et de périodiques britanniques, le Financial Times a sa propre librairie virtuelle, et vend des livres également par téléphone.
De même, les grands quotidiens généralistes britanniques, haut de gamme comme The Independent ou The Guardian, mais aussi le plus populaire Daily Mail, les journaux du dimanche et les revues hebdomadaires telles que The Spectator donnent les coordonnées de leur propre librairie à la fin de certaines critiques de livres et proposent une remise aux lecteurs, qui doivent toutefois payer les frais de port.
Autre menace inquiétante pour les professionnels, la décision prise par la chaîne de cafés Starbucks de se lancer dans la vente de DVD et de livres. Très appréciée des jeunes qui en font leur lieu de rendez-vous préféré, la chaîne est très bien implantée en Grande-Bretagne, avec pas moins de 482 cafés aujourd’hui.

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