Les diamants de la paix

Trois ans après la fin de la guerre, le pays commence à recueillir le fruit de ses mesures en faveur de l’investissement minier.

Publié le 7 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Signe supplémentaire de l’impact positif de la consolidation de la paix sur l’économie angolaise, la production de diamants a atteint, en 2005, 6,7 millions de carats, dépassant le milliard de dollars de recettes, un record depuis la fin de la guerre, en 2002. L’année 2006 s’annonce meilleure encore, avec à la clé un doublement annoncé des recettes de l’État. L’Angola pourrait ainsi se hisser au troisième rang mondial derrière le Botswana et la République démocratique du Congo (RDC).
À la base de ce succès, le renforcement du secteur formel, voulu depuis deux ans par le gouvernement : les investissements étrangers ont été facilités par des règles d’attribution simplifiées et un nouveau code de l’investissement minier. À l’inverse, le secteur informel a réduit sa production après l’expulsion brutale, suspendue en avril 2005, de quelque 300 000 orpailleurs clandestins des mines alluvionnaires implantées dans le lit des cours d’eau.
À Catoca (Nord-Ouest), quatrième plus gros gisement de diamants du monde, qui fournit 65 % de la production angolaise, l’exploitation a été accélérée grâce aux investissements financiers et techniques des sociétés Daumonty (Israël) et Odebrecht (Brésil), associées aux investisseurs angolais. Avec une production de 3 millions de carats par an et au vu des réserves de Catoca, l’État devrait encaisser 11 milliards de dollars de taxes et d’impôts au cours de la durée de vie de la mine, soit plus de vingt ans. L’exploitation du site de N’Zagi, à la frontière avec la RDC, par la Société minière de Chitolo a permis d’extraire 270 000 carats en 2005. Une production qui devrait encore grimper avec les nouvelles concessions récemment attribuées au groupe BHP-Billiton (Royaume-Uni) et à la société bancaire Espirito Santo (Portugal), réunis sous le nom de Escom Diamonds Lda.
De son côté, Endiama, la compagnie nationale de diamants, partenaire de tous les projets miniers (à 20 % pour les projets miniers alluviaux et à 51 % dans les projets de mines à ciel ouvert implantées sur des cheminées volcaniques appelées « kimberlite ») a annoncé un doublement de sa production pour 2006. Pour la première fois, Endiama s’est lancée sans aucun partenaire dans l’extraction de diamants sur le site de Camuanzanza, au nord-est du pays. En 2005, sa société de géologie s’est également engagée dans l’informatisation des données recueillies lors des dernières prospections importantes des années 1970, en y ajoutant progressivement les nouvelles informations obtenues des sociétés privées. La filière a été aussi renforcée avec l’inauguration, en novembre 2005, de la première usine angolaise de taille de diamants, une coentreprise entre la Sodiam, filiale commerciale d’Endiama, et le groupe israélien Lev Leviev Diamond. À charge désormais pour le gouvernement d’améliorer son dossier en matière de transparence, en particulier pour l’attribution des concessions et le reversement des recettes au budget de l’État. D’autant que Luanda espère organiser, en 2008, la première conférence internationale des pays producteurs de diamants.

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