Halte à la tuberculose !

C’est sur le continent, où elle progresse de 4 % par an, qu’il faut davantage investir pour lutter contre la maladie. Même si l’Asie est plus durement frappée.

Publié le 6 février 2006 Lecture : 3 minutes.

Si l’on ne fait rien contre la tuberculose au cours des vingt prochaines années, près de 1 milliard de personnes seront infectées, 200 millions contracteront la maladie et 35 millions en mourront. Maladie opportuniste qui profite de l’affaiblissement du système immunitaire, la tuberculose est la première cause de mortalité chez les personnes infectées par le VIH. Dans l’ensemble de l’Afrique, le nombre de tuberculeux augmente au rythme de 4 % par an. Mais c’est dans six pays d’Asie que se concentre la moitié des nouveaux cas de tuberculose enregistrés chaque année dans le monde : 4,5 millions sur 9 millions. Ces pays sont le Bangladesh, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Pakistan et les Philippines.
Sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Partenariat Halte à la tuberculose a déjà mis en uvre, pour la période 2001-2005, un premier programme destiné à attirer de nouveaux partenaires, à faire progresser la recherche et à avoir rapidement un effet sur l’épidémie grâce à l’extension de la stratégie DOTS, stratégie de lutte antituberculeuse internationalement reconnue. DOTS, en anglais, signifie Directly Observed Therapy Short Course, ou en français, Traitement direct de courte durée sous supervision.
Dans les 22 pays les plus touchés, le nombre de patients bénéficiant de la stratégie DOTS a plus que doublé en cinq ans, passant de 2 millions en 2000 à plus de 4 millions en 2005. Les dépenses totales consacrées à la lutte sont passées de 800 millions de dollars en 2000 à 1,2 milliard en 2005.
Un lancement mondial a été organisé pour la présentation du nouveau plan du Partenariat pour la période 2006-2015. Des conférences de presse ont eu lieu simultanément (compte tenu des fuseaux horaires), le vendredi 27 janvier, à Davos (orateur : Bill Gates), Moscou, Londres, Washington, Ottawa, Nairobi, Johannesburg À Paris, les intervenants étaient le Dr Léopold Blanc, coordinateur de l’unité Stratégie et opérations de lutte antituberculeuse à l’OMS, le Dr Constantin Miaka Mia Bilenge (RD Congo), le Pr Michel Kazatchkine (France) et le Dr Nils Billo (Union internationale contre la tuberculose). Ce nouveau plan fixe les activités qui permettront de réduire l’incidence de la maladie conformément aux Objectifs du millénaire pour le développement et d’atteindre les cibles du Partenariat pour 2015, à savoir réduire de moitié la prévalence et la mortalité de la tuberculose par rapport aux chiffres de 1990. Avec une ambition à long terme : que d’ici à 2050, la tuberculose ne constitue plus un problème de santé publique et que l’idéal du Partenariat – un monde sans tuberculose – s’approche de la réalité.
Avec la mise en uvre du plan, on devrait obtenir, entre autres, les résultats suivants.
– Pendant la durée décennale, quelque 50 millions de personnes seront traitées, dont 800 000 patients atteints de tuberculose à bacilles multirésistants. Près de 3 millions de patients ayant à la fois la tuberculose et le VIH recevront également le traitement antirétroviral conformément aux plans de l’Onusida.
– Quelque 14 millions de vies seront sauvées entre 2006 et 2015, car la tuberculose est une maladie qu’on sait soigner et guérir.
– Un nouvel antituberculeux, le premier depuis quarante ans, sera mis en circulation en 2010, de même qu’un nouveau schéma thérapeutique (un ou deux mois) immédiatement après 2015.
– D’ici à 2015, un nouveau vaccin, sûr, efficace et abordable sera disponible. Il devrait avoir un impact considérable sur la lutte antituberculeuse à venir.
Le coût total du nouveau plan mondial s’élève à 56 milliards de dollars, soit à peu près le triple du premier. La somme disponible selon les projections étant de 25 milliards de dollars, le déficit du financement est estimé à 31 milliards de dollars. C’est en Afrique qu’il faut investir le plus (voir infographie).
Le Partenariat Halte à la tuberculose rappelle que dans une résolution adoptée par la 58e Assemblée mondiale de la santé en 2005, intitulée « Financement durable de la prévention et de la lutte antituberculeuse », tous les pays se sont engagés à assurer la disponibilité des ressources suffisantes pour atteindre l’Objectif du millénaire pour le développement relatif à la tuberculose. À eux de respecter cet engagement !

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