Ben Laden entre mystère et évidence
Publié le 6 février 2006 Lecture : 1 minute.
Ben Laden est un homme qui a toujours su demeurer à la fois dans le mystère et dans l’évidence. Le mystère, il réside dans sa vie. Personne, à l’exception des membres de sa garde rapprochée, ne sait ce qu’elle est. A-t-il plusieurs femmes, des enfants ? À part le médecin égyptien Zawahiri, combien de compagnons l’entourent ? Que mange-t-il, que lit-il, est-il malade ? Qu’a-t-il fait de la fortune héritée de son père ? Correspond-il avec des leaders islamistes à travers le monde et comment ? Exerce-t-il sur eux quelque commandement opérationnel ou seulement une autorité spirituelle ? Mystère, mystère, mystère
L’évidence, on la trouve dans son message, qui s’adresse en priorité aux masses politiquement frustrées du monde arabo-musulman. Évidence que les Américains doivent quitter la terre sainte d’Arabie où est né et a prêché le Prophète. Évidence qu’ils n’ont rien à faire à Bagdad, où fut fondé le califat. Évidence que Jérusalem, troisième Lieu saint de l’islam, ne saurait être sous la domination des Juifs. Évidence que devraient être abolies les frontières entre les nations musulmanes. Évidence que la démocratie est une idée impie, car le gouvernement des hommes ne saurait prévaloir sur celui de Dieu. Si cette évidence n’en est pas une aux yeux des Occidentaux, elle séduit une frange considérable des Arabo-musulmans. Un récent sondage en Égypte et en Jordanie a montré que Ben Laden était considéré par 90 % des sondés comme un « résistant » et non un « terroriste ».
