Une colombe nommée Peretz

Publié le 5 décembre 2005 Lecture : 1 minute.

Amir Peretz n’a jamais occupé le moindre commandement militaire ni exercé la moindre responsabilité au sein de la sécurité nationale – le parcours obligé de tout Premier ministre israélien. Il s’est contenté de gravir un à un les échelons du Parti travailliste et de conduire des mouvements sociaux en tant que dirigeant du plus important syndicat de travailleurs. C’est une colombe, un partisan de la paix que rien n’intimide dans un pays dirigé par le plus féroce des faucons, Ariel Sharon. C’est un social-démocrate moderne, avec de vraies racines socialistes.
« Si les travaillistes devaient à nouveau représenter les travailleurs, ce serait une révolution », me confiait récemment l’ancien ministre likoudnik Dan Meridor. Un responsable politique anti-establishment comme Peretz a sans doute une chance réelle de devenir Premier ministre. Parce que les Israéliens ont désormais le sentiment qu’ils peuvent se détendre un peu, se consacrer davantage au travail et un peu moins à la guerre. Et il y a de quoi faire. « Israël est l’une des sociétés les plus inégalitaires du monde, rappelle Steve Plocker, du quotidien Yediot Aharonot. 25 % des Israéliens – et un tiers des enfants – vivent en dessous du seuil de pauvreté. Chez les plus de 65 ans, nous avons le taux de pauvreté le plus élevé en Occident. » D’après Plocker, si la plupart des experts économiques du Parti travailliste sont disposés à soutenir Peretz, c’est qu’ils savent que « le capitalisme israélien a perdu son visage humain » et que, si rien n’est fait, « Israël va droit à l’explosion sociale ». Aussitôt après l’élection de Peretz, Sharon s’est d’ailleurs mis à parler de la pauvreté. Parce qu’il sait qu’un juif séfarade qui fait de la lutte contre la pauvreté son cheval de bataille a de bonnes chances de détourner une partie de son électorat.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires