Tunisie : les zones d’ombre de l’affaire Noureddine Bhiri

Si le ministre de l’Intérieur a motivé l’arrestation du cadre d’Ennahdha par des « soupçons de terrorisme », le Tribunal de première instance de Tunis dénonce une entorse aux procédures. Explications.

L’ancien ministre de la Justice Noureddine Bhiri. © Mohamed Hammi/SIPA

L’ancien ministre de la Justice Noureddine Bhiri. © Mohamed Hammi/SIPA

Publié le 5 janvier 2022 Lecture : 4 minutes.

L’arrestation énigmatique le 31 décembre de Noureddine Bhiri, figure clé du parti Ennahdha et ex-ministre de la Justice, continue de soulever des questions malgré les explications fournies le 3 janvier par le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine. L’affaire, avec ses zones d’ombre, a pris des proportions telles qu’elle résume les failles et les schismes qui affectent les rapports institutionnels en Tunisie.

Il faut remonter au 25 juillet 2021 pour comprendre le clivage qui traverse l’opinion tunisienne. Lorsque le président de la République, Kaïs Saïed, décide de geler l’Assemblée, de dissoudre le gouvernement Mechichi et de s’arroger tous les pouvoirs, une large part des Tunisiens, unis par leur rejet des islamistes, estiment qu’il agit contre Ennahdha, son pouvoir de nuisance et sa mauvaise gouvernance.

De facto, le Parlement était jusqu’alors dominé par le parti islamiste, qui avait également pris sous son aile le chef du gouvernement Hichem Mechichi.

Le malentendu s’installe. Car Kaïs Saïed s’était surtout engagé à traiter la vérole de la corruption et à veiller à une redistribution équitable des richesses avec l’idée d’instaurer un nouveau système politique.

État d’urgence

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

La rédaction vous recommande

Tunisie : l’insubmersible Ahmed Néjib Chebbi

Contenus partenaires