Exclusif – Madagascar : pourquoi ADP, Colas et Bouygues ont été sanctionnés par la Banque mondiale
Jeune Afrique dévoile en exclusivité ce qui est vraiment reproché aux poids lourds français – que vient de sanctionner l’institution multilatérale – ainsi que les protagonistes de l’affaire.
![Nouveau terminal de l’aéroport d’Antananarivo. © Emeri Sari](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2022/01/05/jad20220105-eco-antananarivo.jpg)
Nouveau terminal de l’aéroport d’Antananarivo. © Emeri Sari
Dans trois communiqués diffusés le 4 janvier, la Banque mondiale a annoncé suspendre l’ensemble de ses projets ADP International (filiale de Groupe ADP, ex-Aéroports de Paris), Colas Madagascar et Bouygues Bâtiment International pour respectivement 24 mois (dont 12 fermes), 24 mois fermes, et 12 mois avec sursis. Les communiqués, avares en explications, font suite à une enquête sur les conditions d’attribution du marché des aéroports d’Antananarivo et de Nosy-Be au consortium français, baptisé « Ravinala ».
Après une enquête exclusive, Jeune Afrique revient sur ce qui est réellement reproché à ces trois entreprises et lève le voile sur les principaux acteurs de cette affaire, français comme malgaches.
« Collusions et pratiques frauduleuses »
Au départ, il n’y a pas d’appel d’offres mais l’espoir d’un marché de gré à gré chez Colas et ADP. En effet, entre la seconde moitié de 2014 et janvier 2015, les deux groupes mènent un intense lobbying auprès du gouvernement malgache afin d’obtenir la concession des deux principaux aéroports de la grande Île. Un protocole d’accord est d’ailleurs signé en août 2014 entre les parties.
Mais, en février 2015, Rivo Rakotovao, l’influent ministre des Infrastructures de l’époque et homme de confiance du président d’alors, Hery Rajaonarimampianina, décide finalement de lancer un appel d’offres international pour les concessions, au grand dam du consortium français. Comme pour toute procédure de ce type, la règle est claire : aucun contact – en dehors des circuits de communication strictement prévus par l’appel d’offres – ne peut avoir lieu entre les prétendants et le donneur d’ordre.
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