Mobutu prend le pouvoir

Publié le 6 décembre 2005 Lecture : 1 minute.

Le 25 novembre, le lieutenant-général Joseph Désiré Mobutu destitue le président de la République congolaise, Joseph Kasa-Vubu, et annonce que le Haut-commandement militaire prend en main les affaires du pays. Il justifie cette action par un argument logique, la carence des hommes politiques congolais. Pour la seconde fois en cinq ans, l’armée prend le pouvoir au Congo-Léo. En septembre 1960, Mobutu avait neutralisé le président Kasa-Vubu et son premier ministre Patrice Lumumba, incapables de s’entendre. Son intervention ne visait, en fait, qu’à éliminer Lumumba, qualifié de communiste.
Cette fois, la situation est moins claire. Mobutu neutralise deux hommes qui ont choisi l’Occident. Kasa-Vubu et Tshombé. […]

Cette action ne peut que ravir les Américains. Leur objectif essentiel consiste à éliminer les nationalistes. La querelle Kasa-Vubu-Tshombé semblait leur offrir une chance nouvelle de s’introduire dans la vie politique congolaise. Le coup d’État de Mobutu écarte cette éventualité. Dès sa première déclaration, il a annoncé qu’il n’était pas question de s’entendre avec les dirigeants de la révolution, « ces assassins notoires ». Mobutu neutralise Kasa-Vubu et, du même coup, les Américains neutralisent le Congo.
Quand on songe aux efforts déployés pour éliminer le parti communiste au Soudan et surtout aux événements de Rhodésie, on est enclin à penser que ce qui vient de se passer au Congo révèle une stratégie globale pour maîtriser toute l’Afrique au sud de l’équateur. Cette ligne devient un nouveau 17e parallèle.

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L’armée de Mobutu a-t-elle des chances de gouverner plus valablement le Congo que ceux qui l’ont fait jusqu’ici ? Plusieurs régions, notamment l’Est, lui échappent du fait qu’elles sont contrôlées par les rebelles. La seule tâche dont elle paraît capable est d’assurer la sécurité de Léopoldville. Les Bakongos, l’ethnie du président Kasa-Vubu, accepteront-ils le fait nouveau ? La réponse dépend surtout de l’attitude de l’ex-président qui, selon le général Mobutu, peut circuler librement. En tout cas, le drame congolais ne touche pas à sa fin.

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