Covid-19 : face aux variants, le Togo lance sa campagne de troisième dose de vaccin
Le pays, dont la stratégie vaccinale volontariste porte ses fruits, compte déjà plus d’un million d’habitants complètement vaccinés. Il a débuté le 27 décembre une campagne d’administration d’une troisième dose dite « de rappel ».
Après la certification par l’Union Européenne de son pass numérique sanitaire, le Togo vient de franchir un nouveau palier dans sa stratégie vaccinale. Grâce à sa politique musclée, Lomé a déjà obtenu des résultats notables : sur une cible de 18 ans et plus évaluée à plus de 4 millions de personnes, près de 35 % ont reçu une dose – soit quasiment 1,4 million d’individus –, et environ 25 % les deux, soit plus d’1 million de Togolais.
Limiter toute propagation
Pour les autorités locales, la vaccination constitue à ce jour le moyen le plus efficace – en association avec les mesures barrières – pour limiter toute propagation. Grâce à un stock de 5,3 millions de vaccins anti-covid-19 acquis ou offerts disponibles et dont les dates de péremption vont jusqu’au 23 avril 2023, le pays a pu lancer une campagne d’administration de la troisième dose, le 27 décembre.
Le scénario pessimiste pourrait être évité, selon le coordonnateur national de la gestion de la riposte, le médecin colonel Mohaman Djibril
« Cette introduction de rappel des vaccins anti-Covid fait suite à l’apparition de variants et à la forte recrudescence des cas confirmés. Elle vise à protéger la population », explique le ministre chargé de la Santé, le professeur Moustafa Mijiyawa, d’après qui « cette campagne concerne toutes les personnes déjà vaccinées et ayant eu leur deuxième dose d’AstraZeneca, Pfizer, Sinovac ou leur dose de Johnson and Johnson il y a au moins deux mois, sur toute l’étendue du territoire national ».
En dépit d’un taux de contamination supérieur à 12 % dû, selon les sources officielles, à un taux de 30 % de voyageurs testés positifs et à la baisse du respect des gestes barrières au sein de la population, le scénario pessimiste pourrait être évité. C’est du moins ce que veut croire le coordonnateur national de la gestion de la riposte, le médecin colonel Mohaman Djibril. Les raisons de son optimisme ? Le fait que les personnes vaccinées présentent des symptômes légers, voire aucun symptôme, lorsqu’elles attrapent le virus.
La campagne de vaccination a évolué à une vitesse de croisière jusqu’à l’imposition de la présentation d’un pass sanitaire afin d’accéder aux bâtiments publics et aux lieux de culte
« Cela nous encourage à demander à ceux qui ne se sont pas encore vaccinés d’aller le faire, parce que la vaccination protège. S’il n’y avait pas cette couverture vaccinale, nous serions dépassés par les cas », assure le médecin, qui ajoute que l’administration par le gouvernement de la troisième dose de rappel aux personnes de plus de 18 ans va renforcer leur système immunitaire et permettre d’affronter les différents variants avec moins de dégâts.
À chaque pays de trancher
Selon les informations de Jeune Afrique, plus de 1 000 Togolais avaient déjà reçu leur dose de rappel au 30 décembre 2021. Le grand Lomé (composé de deux préfectures, Golfe et Agoè-Nyivé, subdivisées en 13 communes) arrive en tête avec 492 personnes, suivi de la région de la Kara – 417 –, 83 dans celle des Savanes et 17 dans celle des Plateaux.
Même si l’administration de doses de rappel est jugée non « nécessaire » par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il revient à chaque pays de trancher sur la question selon un universitaire et spécialiste en santé publique qui a requis l’anonymat. « Les orientations restent des orientations, des avis. Il revient aux pays – au nom de leur souveraineté et au regard de la persistante de la maladie – de prendre la décision finale », explique notre source.
Lancée le 10 mars dernier, la campagne de vaccination a évolué à une vitesse de croisière dans le pays jusqu’à l’imposition de la présentation d’un pass sanitaire afin d’accéder aux bâtiments publics et aux lieux de cultes. Cette mesure, dénoncée par des organisations de la société civile, des religieux et des politiques, reste toujours en vigueur et devrait être élargie à d’autres lieux publics face à la montée des cas durant la période de fêtes. Le 4 janvier, 376 cas positifs ont été recensés, portant le nombre de malades à plus de 32 000, et 251 décès ont été à déplorer. Une triste situation, que le pays entend bien tout faire pour améliorer.
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