Cameroun : après Biya, la guerre des clans aura-t-elle lieu ?

« Cameroun : les scénarios de la succession » (1/4). Au pouvoir depuis bientôt quatre décennies, Paul Biya s’apprête à fêter ses 89 ans. L’après est dans tous les esprits, mais rares sont ceux qui ont pu afficher leurs ambitions sans en payer le prix. Certains se préparent néanmoins à l’abri des regards.

Ferdinand Ngoh Ngoh, Chantal et Franck Biya. © Photomontage JA

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 31 janvier 2022 Lecture : 11 minutes.

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Cameroun : les scénarios de la succession de Paul Biya

Le 13 février, Paul Biya fêtera pour la quarantième fois son anniversaire au sommet de l’État. Mais que se passerait-il si, dans six mois, dans un an, il n’était plus en capacité de gouverner ?

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Aucun n’osera en parler ouvertement. Au Cameroun, où Paul Biya règne sans discontinuer depuis 1982, évoquer l’après est considéré comme un crime de lèse-majesté. Une trahison morale. Une faute politique, surtout. À Yaoundé, les murs ont des oreilles, le chef de l’État a ses services de renseignements et les différents prétendants au trône, leurs espions. Certains ambitieux ont succombé, manquant de prudence dans ce jeu de dupes. D’autres, plus discrets, ont survécu, gardant pour eux leur stratégie, adoptant le secret comme une seconde nature. Désormais, tous attendent, fébriles ou confiants, un signe, un indice. C’est certain, se disent les barons, Paul Biya, ce stratège politique que tous admirent, doit avoir un plan.

Mais ce « plan » existe-t-il seulement ? Que se passerait-il si, du jour au lendemain, d’une seconde à l’autre, Paul Biya se retrouvait dans l’incapacité de gouverner sans avoir au préalable fait part de ses intentions ? Alors que le chef de l’État célèbre ce 13 février ses 89 ans, le scénario peut difficilement être considéré comme improbable.

Ngoh Ngoh, l’ambitieux secrétaire général

Ferdinand Ngoh Ngoh à Yaoundé, le 18 juin 2021. © MABOUP

Ferdinand Ngoh Ngoh à Yaoundé, le 18 juin 2021. © MABOUP

La Constitution est claire : en cas de vacance pour cause de décès ou d’empêchement définitif déclaré par le Conseil constitutionnel, l’élection du nouveau chef de l’État doit impérativement avoir lieu dans une période de cent vingt jours. Quatre mois durant lesquels le président du Sénat assure l’intérim à la tête du pays.

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