Extrait

Publié le 6 décembre 2005 Lecture : 1 minute.

Je ne sais plus trop si c’est pour la mention ou seulement pour le bac que je stresse comme ça. […] Le lycée Voltaire, avenue de la République. Ses portes. Une centaine de lycéens attendent devant, en tas. […] Il est 9 h 55. Les résultats ne devraient pas tarder, maintenant. Sept minutes plus tard, les portes s’ouvrent. Murmure général. Tout le monde s’engouffre à une vitesse ahurissante. J’entends quelqu’un m’appeler. C’est la journaliste de l’AFP avec qui j’avais rendez-vous ce matin. Elle m’a appris il y a quelques semaines que j’étais le plus jeune candidat au bac cette année, et veut me suivre jusqu’aux résultats pour « voir » ma réaction. […] Au fond de la cour, j’aperçois un grand mur sur lequel les notes sont affichées. Beaucoup de monde se presse devant. Je tente une percée, priant pour que personne ne m’annonce le résultat avant. Pas facile de se frayer un chemin au milieu des rires et des pleurs. Plus que quelques mètres avant les feuilles. Je peux d’ores et déjà les apercevoir, petites lignes indistinctes, noires sur blanc. […] Les noms sont classés par mentions. Par où commencer, les mentions ou les recalés ? Le moins terrible c’est quoi ? Je commence par les mentions « assez bien ». Diaby, Diaby… Rien. Je n’ai pas fait le bon choix. Je me précipite aussitôt sur les noms de ceux qui n’en ont pas, les « passables » comme on dit. La journaliste est aux aguets, notant la moindre émotion que je pourrais laisser échapper. Voyons, Diaby, Diaby… Ça y est, Diaby Mohamed. J’ai mon bac. Onze de moyenne. Je me tourne vers la journaliste qui a cessé d’écrire, des larmes commencent à me monter aux yeux. « Alors, tu es content, on dirait ? »

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