Togo : à quoi serviront les 356 millions de dollars de la BAD ?
À la fin de décembre, la Banque africaine de développement a approuvé sa stratégie pour le Togo jusqu’en 2026, à travers treize projets pour la création d’emplois, la modernisation du secteur agricole et la digitalisation de l’économie.
« Le défi majeur de développement du Togo consiste à accélérer la transformation structurelle et la diversification de l’économie afin de créer des emplois décents à forte valeur ajoutée. » C’est ce que l’on peut lire dans la stratégie de la Banque africaine de développement (BAD) pour le pays, approuvée par le conseil d’administration de la banque à la fin de 2021. Cette stratégie prévoit un total de treize projets, dans des secteurs divers, pour un montant de 356 millions de dollars d’ici à 2026.
À ces nouveaux engagements devraient se greffer des appuis à la relance économique et à la mise en œuvre des réformes, explique l’institution panafricaine, représentée à Lomé par Wilfrid Paterne Abiola, ancien du Conservatoire national des arts et métiers de Paris (Cnam) passé par le secteur privé avant de rejoindre la BAD en 1998.
Énergie, logements, routes
Dans le détail, les trois plus importantes enveloppes – 70 millions de dollars chacune – doivent financer une centrale solaire photovoltaïque de 30 MW à Mango dans le nord du pays, un programme de logements sociaux et la digitalisation des infrastructures du Port autonome de Lomé.
Des montants plus modestes – de 3,6 millions à 29 millions de dollars – sont destinés à la réhabilitation et à l’extension du réseau routier rural ainsi qu’au déploiement d’un programme de mini-réseaux électriques verts.
La diversification de l’économie passe par la réduction du déficit infrastructurel
La BAD prévoit aussi de débloquer plus de 50 millions de dollars pour « le renforcement de la gouvernance financière et sectorielle ». Ce montant sera déboursé sous forme d’appui budgétaire. Il servira aussi à financer des études de faisabilité dans le cadre de partenariats public-privé (PPP).
« Les performances économiques enregistrées ces cinq dernières années n’ont pas permis d’amorcer nettement la transformation structurelle », souligne la BAD dans sa nouvelle stratégie, rappelant que la croissance moyenne du produit intérieur brut (PIB) du pays sur la période 2016-2019 (à 5,3 %) a été inférieure à celle observée sur la période précédente (6,1 % entre 2010 et 2015).
Accroissement de la productivité agricole
« La diversification de l’économie et l’accroissement de la productivité agricole passent par la modernisation du secteur et la réduction du déficit infrastructurel », note la banque, qui disposait, à la fin d’octobre 2021, d’un portefeuille de 14 projets dans le pays (11 nationaux, 2 régionaux et 1 dans le secteur privé) pour un engagement de 358 millions de dollars.
À la même période, la BAD menait 29 opérations pour un engagement chiffré à 2,1 milliards de dollars au Sénégal et, au 30 septembre, un ensemble de 41 opérations pour 2,36 milliards d’euros en Côte d’Ivoire.
Pour rappel, la BAD avait soutenu en juillet 2020 les économies du Bénin, du Togo et de la Guinée pour faire face à la crise sanitaire du Covid-19 en leur accordant un prêt de 60,3 millions d’euros, réparti à hauteur de 29,4 millions d’euros pour la Guinée, 24,6 millions pour le Togo et 6,3 millions d’euros pour le Bénin.
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