Maroc : #MeToo sur les bancs de l’université
Cela faisait des années que des étudiantes marocaines dénonçaient, en vain, des faits de harcèlement sexuel de la part de certains professeurs. Aujourd’hui, la donne a changé : les témoignages se multiplient et le ministère de l’Enseignement supérieur s’est emparé du sujet.
« Pour valider ma dernière année de master, je devais faire un stage de six mois. Malgré mes bonnes notes, mes dizaines de candidatures spontanées, je n’avais toujours rien décroché faute de réseau, et il ne me restait plus qu’un mois pour le faire.
J’en ai parlé à un professeur que je respectais beaucoup, très sympathique, assez apprécié des étudiants en général. On avait convenu d’un rendez-vous à l’université, et le jour J alors que je l’attendais dehors, il est passé en voiture et m’a dit que c’était plus pratique d’aller dans un café pour discuter tranquillement.
Une alerte rouge s’est allumée dans mon cerveau, mais je suis montée avec lui quand même, il n’avait jamais eu de comportements équivoques. Après quelques banalités, il a commencé à me faire des compliments, des avances, et il m’a bien fait comprendre qu’il attendait certaines choses de moi avant de me recommander à qui que ce soit. J’étais sidérée.
Je ne sais même plus comment je suis sortie de cette voiture. Je n’ai jamais osé en parler. J’ai fini par trouver un stage médiocre, et j’ai tourné la page. De toute façon, qui allait croire une simple étudiante face à un professeur reconnu ? », témoigne sous un nom d’emprunt Sara, les mains encore tremblantes plusieurs années après les faits.
Au Maroc, depuis plusieurs semaines, la honte et la peur semblent enfin avoir changé de camp, et les témoignages d’étudiantes dénonçant des faits de harcèlement sexuel de la part de certains professeurs au sein des universités et des établissements supérieurs se multiplient.
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