Réserves insuffisantes

Malgré la découverte de gisements de pétrole et de gaz dans les années 1960, les importations sont en augmentation.

Publié le 6 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

La découverte du premier gisement tunisien, en 1964, ne doit rien au hasard : le champ d’El-Borma est proche de l’Algérie et de la Libye, deux grands pays pétroliers. Même si ses 75 millions de tonnes de réserves n’ont rien à voir avec les immenses gisements voisins, c’était une aubaine pour le pays. L’exportation des premiers barils, en 1966, a un peu chamboulé le budget de l’État. D’autant qu’elle fut suivie, quelques années plus tard, par deux découvertes importantes dans le golfe de Gabès : Ashtart en 1969 (34 millions de tonnes) et Miskar en 1974 (20 milliards de m3 de gaz). Mais l’euphorie sera de courte durée. Les difficultés d’exploitation repousseront l’entrée en production d’Ashtart à 1974 et de Miskar à 1996.
En 1981, les prévisions sont revues à la baisse : le pétrole n’assurera plus que le quart des recettes de l’État et le tiers des recettes en devises, contre plus de la moitié dans les années 1970. La Tunisie doit tabler sur un tarissement des gisements d’hydrocarbures à l’horizon 2000 Mais les chercheurs, eux, ne désarment pas. Particulièrement ceux de l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap). « Il est probable que nous ne découvrions plus jamais un autre El-Borma, explique un géologue. Mais des petites patates il y en aura beaucoup. » Ces « petites patates », ce sont des gisements enfouis en plusieurs endroits du sous-sol, difficiles à découvrir mais rentables dès que le prix du baril franchit la barre de 30 dollars Aujourd’hui, il vaut trois fois plus. De quoi rassurer les 47 compagnies qui se partagent les permis (29 onshore, 17 offshore) attribués par l’État.
Ainsi la Tunisie peut également compter sur Didon, El-Franig, Baguel, Tarfa, Oued Zar, Hammouda, Hawa, Dalia, Cercina, Beni Khaled, Djanet, Djebel Grouz, Oudna des « patates » capables de produire de 10 000 à 20 000 barils par jour. Au total, le pays compte plus d’une trentaine de gisements en activité qui produisent en moyenne 70 000 barils par jour d’or noir (3,4 millions de tonnes par an) et 6 millions de m3 de gaz naturel (2 millions de tonnes par an). Mais la consommation étant plus importante que les ressources disponibles, le pays doit importer plus de pétrole (de la Libye) et de gaz (de l’Algérie). L’écart représente l’équivalent d’environ 1 million de tonnes par an, soit un déficit commercial de 837 millions de DT (630 millions de dollars) en 2006.

Mais le sous-sol a encore des ressources. Quatre nouvelles découvertes ont été annoncées en 2006 et trois en 2005. Au total, il y en a eu quinze sur la période 2002-2006. Si le déclin naturel d’El-Borma et d’Ashtart devrait s’accentuer, les deux gisements phares ne mourront pas. Tout du moins pas avant 2011. El-Borma devrait produire 300 000 tonnes cette année-là, contre 700 000 en 2002, et Ashtart passerait à 250 000 tonnes, contre 670 000. D’autres sites prendront la relève, notamment Adam (320 000 tonnes par an) et Oudna (240 000 tonnes) pour le pétrole, ainsi qu’Asdrubal (540 000 tonnes) pour le gaz. Miskar continuera sur sa lancée (de 1,7 million de tonnes par an entre 2002-2006 à 1,9 million entre 2007-2011). Selon les prévisions, le gaz naturel devra assurer 51 % des besoins futurs du pays, contre 48 % dans le passé.

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