Première cote africaine à Paris

PME ivoirienne de logistique, Simat se lance sur la place boursière Euronext.

Publié le 6 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

C’est une première pour une entreprise d’Afrique de l’Ouest. La Société ivoirienne de manutention et de transit (Simat) – numéro quatre du secteur en Côte d’Ivoire derrière SDV/Saga (groupe Bolloré), Socopao et Sivom – va faire son entrée à la Bourse de Paris. Son introduction sur le marché libre, prévue pour le 15 novembre, sera conduite par Europe Finance et Industrie (EFI), leader européen de ce genre d’opérations. Spécialisée dans le chargement et le déchargement dans les zones portuaires et aéroportuaires, Simat affiche depuis sa création en 2001 une croissance annuelle de son chiffre d’affaires (CA) de 10 % à 15 %. En 2006, celui-ci s’est élevé à 8,7 millions d’euros. Il devrait atteindre 9,6 millions d’euros en 2007 – pour un résultat net de 450 000 euros – et 11,07 millions en 2008 – pour un bénéfice attendu de 1,05 million. De 20 salariés en 2001, les effectifs sont passés à 120 aujourd’hui.

300 000 actions à 5 euros
Le transit représente 57 % de l’activité de l’entreprise. Parmi les produits qu’elle traite en manutention (39 % du CA), le cacao arrive en tête avec plus de 120 000 tonnes par an, soit 10 % de la production ivoirienne, devant le bois débité et la noix de cajou. L’activité de consignation de navires représente 4 % du CA actuel. Simat s’est notamment illustrée en étant désignée par le gouvernement ivoirien pour ramener en France les déchets toxiques du Probo Koala, un navire qui avait déversé 500 tonnes de déchets toxiques à Abidjan en septembre 2006. L’étude financière élaborée par EFI indique que Simat va céder 20 % de son capital, qui s’élève à 609 796 euros (400 millions de F CFA), soit 300 000 actions. D’abord réservées aux opérateurs financiers, elles pourront être acquises par d’autres acheteurs, une fois la cotation réalisée. Le prix fixé à la souscription du titre oscille entre 4,73 euros et 5 euros. La valorisation estimée de Simat varie de 7 millions à 7,5 millions d’euros.
Pour Stéphane Eholie, le PDG de Simat, l’entrée sur le marché parisien répond à une stratégie dont le principal objectif est de résoudre les problèmes de financement qu’elle rencontre sur le marché ivoirien. « Trouver des ressources financières stables, à long terme et à un coût raisonnable, est impossible en Afrique. Les taux d’intérêt sont très élevés – jusqu’à 14 % – et les crédits sont à court terme – trois ou quatre ans seulement. L’opération consiste donc, d’abord, à renforcer nos fonds propres et à financer nos besoins en fonds de roulement. Ensuite, sur le plan stratégique, nous voulons nous positionner comme une alternative aux grandes multinationales, en accroissant notre crédibilité, notre visibilité internationale et notre transparence. Les fonds que nous allons lever serviront en priorité à renforcer nos équipements. » Reste à savoir si cette introduction en Bourse sera plébiscitée par le marché

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